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Selon les premiers résultats des élections législatives de dimanche, le Premier ministre Nouri al-Maliki et son adversaire Iyad Allaoui sont au coude à coude. Les résultats partiels de plusieurs provinces clés d'Irak sont attendus ce vendredi.

AFP - La liste du chiite laïc Iyad Allawi, au coude à coude avec celle du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki selon des résultats partiels, s'est plainte vendredi de "fraudes flagrantes" lors des opérations de vote et de dépouillement pour les législatives en Irak.

Un responsable de la commission électorale a réfuté ces accusations, estimant qu'elles étaient motivées politiquement, alors que l'Alliance de l'Etat de droit (AED) de M. Maliki les a qualifiées d'"exagérées".

"Il y a des fraudes flagrantes et claires (...) Des personnes manipulent et changent les chiffres pour augmenter les bulletins en faveur de la liste de l'Etat de droit", a affirmé à l'AFP Intissar Allawi, candidate du Bloc irakien et proche de M. Allawi.

"Des bulletins de vote ont été trouvés dans des poubelles à Kirkouk (nord) et ils étaient tous en faveur de la liste du Bloc Irakien", a précisé Mme Allawi.

"Dans un premier temps, les électeurs n'ont pas trouvé leur nom dans les bureaux de vote et maintenant ils modifient les résultats", a-t-elle insisté, désignant la commission électorale.

Un responsable de cette commission, Iyad al-Kinani, a réfuté ces critiques. "Quand nous recevons des accusations et qu'il existe des problèmes, nous bloquons l'urne et nous commençons une enquête", a-t-il dit à l'AFP.

"Nous sommes habitués à ces accusations par les blocs politiques car soit ils ne sont pas au courant de nos procédures, soit ils n'ont pas eu un bon résultat aux élections et parlent de fraudes", a-t-il expliqué.

La commission électorale a toutefois indiqué que des centaines de plaintes avaient été déposées par des candidats sur des irrégularités, sans donner de précisions.

Les responsables de la liste de M. Maliki ont également réfuté ces accusations, selon eux "exagérées".

"Pour le moment, nous n'avons pas eu connaissance de fraude, de manipulation ou de pressions sur les électeurs", a indiqué Hassen Sneid, un candidat de l'AED.

"C'est de la propagande de certaines listes. Les élections se sont déroulées dans une bonne atmosphère et les résultats reflètent réellement le point de vue du peuple irakien", a-t-il insisté.

Les listes de MM. Allawi et Maliki étaient au coude à coude selon des résultats partiels qui ne peuvent toutefois pas présager du résultat final car basés un pourcentage faible de bulletins dépouillés dans seulement quatre provinces.

L'AED est arrivée en tête dans deux provinces chiites du sud, à Najaf et Babylone, après le dépouillement de 34% des bulletins dans ces régions.

A Salaheddine et Diyala, deux provinces à majorité sunnite au nord de Bagdad, la coalition laïque de M. Allawi est en tête, selon 17% des bulletins dépouillés dans ces deux gouvernorats.

Les deux listes ont clamé un avantage sur leur rival. "Selon nos estimations, nous avons obtenu de 100 à 104 sièges", selon M. Sneid. Pour Intissar Allawi, c'est au contraire le Bloc irakien qui est en tête, avec 90 sièges remportés contre 75 pour l'AED.

La course serrée préfigure une lutte acharnée pour le pouvoir et de longues négociations pour former un gouvernement, qui n'est pas attendu avant plusieurs mois.

Aucune des deux listes arrivées en tête ne peut obtenir la majorité absolue (163) des sièges au Parlement et prétendre former seul le prochain cabinet. Elles devront négocier de difficiles accords avec d'autres partis.

Près de 12 millions d'Irakiens ont voté le 7 mars, bravant les attentats qui ont fait 38 morts et infligeant un camouflet à Al-Qaïda qui avait menacé de mort quiconque participerait au scrutin.