Club le plus endetté d'Europe, Manchester United affiche une ardoise de 826 millions d'euros. Une dette colossale qu'un groupe de supporters zélés et argentés se proposent d'éponger...
Leader de championnat le plus endetté d’Europe, Manchester United est aussi le club emblématique du foot-business poussé à son paroxysme. Même après la vente du Portugais Cristiano Ronaldo - le joueur le plus cher de l’Histoire - au Real Madrid pour 94 millions d’euros, United cumule une dette officielle de 826 millions d’euros.
Un chiffre détonant qui ne fait pas pour autant jaser le cabinet Delloite, auteur du rapport annuel "Football Money League". Après avoir analysé les revenus des 20 plus grands clubs européens, cet audit ne semble pas se faire de mouron pour les Red Devils qui ont enregistré 327 millions d’euros de revenus en 2009. Le club "reste ambitieux et confiant malgré sa lourde dette grâce, notamment, à la perspective de nouveaux revenus émanant de son expérience de gestion des matchs et de sa capacité à utiliser l’attraction de sa marque parmi sa base de fans répartis dans le monde entier," peut-on lire dans ce rapport.
Mais les fans, répartis sur les cinq continents, grondent. Et le rachat sauvage, en 2005, du club par les Glazer, une richissime famille américaine, passe de plus en plus mal.
La crème de la City
Un groupe de fans zélés, appelé les Chevaliers rouges, seraient même prêts à racheter les parts de la famille Glazer. Ces supporters, qui se vantaient d'avoir obtenu le soutien de l'entraîneur Sir Alex Ferguson, avant que celui-ci ne démente, n’ont rien de farfelus. Les Chevaliers rouges comptent parmi eux la crème de la City de Londres : Jim O'Neill, chef économique de la banque Goldman Sachs, Paul Marshall, un partenaire de l’hedge fund Marshall Wace, Richard Hytner de l’agence de publicité Saatchi & Saatchi, et Mark Rawlinson, l’homme qui, curieusement, fut à l’origine de la reprise du club par Malcolm Glazer.
D'autres supporters, regroupé au sein du "Manchester United Supporters’ Trust" (MUST), ont manifesté leur opposition au clan Glazer en venant assister au match en vert et jaune, couleurs historiques du club. De quoi contraindre le président du club, David Gill, à sortir de sa réserve. "Manchester United n’est pas à vendre, la famille Glazer a les moyens de sortir le club de ce marasme", s’évertue-t-il à répéter dans la presse.