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En déplacement en Franche-Comté, le chef de l'État français s'est dit opposé à l'idée de modifier l'équipe gouvernementale au lendemain des élections régionales qui s'annoncent peu favorables à la majorité présidentielle.

REUTERS - Nicolas Sarkozy a affiché mardi sa détermination à maintenir le cap des réformes et a exclu de chambouler son gouvernement après des élections régionales qui s'annoncent difficiles pour la majorité.

A cinq jours du premier tour du scrutin, le président a défendu sa politique sur l'emploi lors d'un déplacement en Franche-Comté qu'il s'est efforcé de présenter comme déconnecté des échéances électorales à venir en les minimisant.

"C'est un grand problème français que de confondre tout le temps les rendez-vous. Elections régionales, conséquences régionales. Elections nationales, conséquences nationales", a-t-il dit en conclusion d'une table ronde sur le thème de l'emploi organisée à Pontarlier, dans le Doubs.

Pour ces raisons, il a exclu tout remaniement de taille après les élections des 14 et 21 mars, déclarant:

"Il faut arrêter avec cette instabilité ministérielle où on change les ministres tout le temps, où dès qu'il y a un petit événement, on vous demande des initiatives politiques. C'est pas une initative politique qui vous donne du travail, qui vous donnera la sécurité, qui vous donne une formation".

"Je dois être un homme de sang froid, qui apaise les tensions et qui conduit le pas en portant les réformes dont le
pays a besoin", a encore dit Nicolas Sarkozy.

Il n'a toutefois pu s'empêcher d'évoquer les sondages qui annoncent une large victoire de la gauche: "Il m'arrive de penser ces jours-ci qu'ils sont bien imprudents tous ces observateurs de dire que vous avez décidé avant d'avoir décidé. Les Français n'aiment pas trop qu'on choisisse à leur place". Accompagné de son secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, chef de file de la liste UMP en Franche-Comté, mais aussi de son adversaire PS, Marie-Guite Dufay, la présidente sortante de la région, il avait visité auparavant le site français de l'équipementier automobile Schrader, filiale du groupe britannique Tomkins .
 

A l'écoute des Français

Dans cette usine spécialisée dans les valves pour pneumatiques qui a eu recours l'an passé aux nouveaux dispositifs de formation et de chômage partiel pour préserver ses emplois, il s'est fait fort d'énumérer toutes les mesures prises depuis le début de la crise pour soutenir l'industrie.

"J'ai voulu qu'on supprime la taxe professionnelle pour des gens comme vous", a-t-il notamment dit devant le personnel.

"On a mis tout en place pour que ça reparte et ça va repartir (...) je crois que cette politique économique, elle va dans le sens de vos intérêts", a-t-il ajouté en invitant les ouvriers présents à ne pas être "absents du débat économique, des choix politiques dans notre pays".

Lors de la table ronde, il est revenu sur les mesures - chômage partiel, contrats de transition professionnelle, contrats de professionnalisation, apprentissage - qui ont permis, selon lui, de limiter à 22% la hausse du chômage en France depuis le début de la crise, alors qu'il a plus que doublé aux Etats-Unis voire presque triplé en Espagne.

Evoquant la suppression des charges pour les nouvelles embauches dans les entreprises de moins de dix salariés, qui a créé 800.000 emplois selon le gouvernement, le président s'est déclaré prêt à la proroger au-delà de fin juin.

De même, il a abordé la situation du million de chômeurs qui arriveront en fin de droit cette année pour déclarer qu'il discuterait avec les partenaires sociaux de la possibilité de leur proposer "une activité dans le cadre d'un contrat aidé ou d'une formation qualifiante".

A ceux qui disent que sa visite avait des visées purement électorales, il a répondu: "C'est la quatrième fois que je viens. L'année dernière, il y avait des élections européennes, l'année prochaine il y a des élections cantonales, dans deux ans il y a des élections présidentielles. "Si je ne dois pas venir quand il y a des élections, je ne verrai pas souvent la Franche-Comté".