Malgré l'interdiction du gouvernement, quelque 400 personnes ont manifesté à l'appel de quatre partis d'opposition pour protester contre le résultat de la présidentielle du 4 mars. Elles ont été dispersées par les forces de l'ordre.
AFP - Environ 400 personnes, des jeunes pour la plupart, ont participé mardi matin à Lomé à une manifestation de l'opposition pour contester la réélection du président togolais Faure Gnassingbé, avant d'être dispersées par les forces de l'ordre, a constaté l’AFP.
La Force spéciale élection présidentielle (Fosep, comprenant au total 6.000 gendarmes et policiers) avait déployé, dès 7H00 du matin, des hommes un peu partout dans le quartier populaire de la capitale où était prévu le rassemblement.
"Nous voulons changement, nous voulons nouveau président", ont entonné les jeunes, sous le regard de quelques observateurs du Bureau du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme ou de l’Union européenne.
Les policiers et gendarmes ont avancé vers eux en ligne, tapant avec leur matraque sur leur bouclier et lançant de temps en temps des grenades lacrymogènes. Certains manifestants leur ont jeté des morceaux de brique mais la très grande majorité se sont simplement repliés en courant dans les ruelles adjacentes.
"Dès que je suis arrivé en voiture, les jeunes étaient nombreux autour du véhicule. La Fosep commençait à tirer des gaz lacrymogènes, les jeunes couraient dans tous les sens. Nous sommes repartis", a déclaré après la dispersion le candidat de l'Union des forces de du changement (UFC, opposition) Jean-Pierre Fabre.
L’UFC et trois autres petits partis de l’opposition avaient appelé à protester contre les résultats selon eux "frauduleux" du scrutin du 4 mars. Selon les chiffres officiels, le président sortant Faure Gnassingbé a remporté l'élection avec 60% des voix contre 33% à Jean-Pierre Fabre.
Le gouvernement avait interdit la marche et le meeting prévus, en affirmant que de tels rassemblements n’étaient "pas organisés au Togo les jours ouvrables".