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Sarkozy annonce la création d'un institut international de l'énergie nucléaire

Alors que se tient à Paris une conférence internationale de deux jours sur l’accès au nucléaire civil, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un institut international de l'énergie nucléaire, destiné à former des spécialistes à travers le monde.

AFP - Nicolas Sarkozy a longuement plaidé lundi pour le développement mondial du nucléaire civil, notamment pour les pays pauvres, en annonçant la création d'un Institut international de formation en France et en demandant que ce secteur bénéficie des financements internationaux.

"La France veut coopérer avec tous les pays qui veulent le nucléaire civil (...) La France est convaincue que le partage du nucléaire à des fins pacifiques est un élément décisif pour le respect des préoccupations environnementales et d'un meilleur partage des richesses sur la planète", a déclaré M. Sarkozy, en ouvrant un conférence au siège de l'Organisation de Coopération et de Développement économique.

Pour parvenir à cet objectif, le chef de l'Etat a souhaité que les pays désireux d'accéder à l'énergie nucléaire puissent bénéficier des financements des institutions internationales (Banque mondiale et autres banques de développement), qui leur sont jusque là interdits.

"Je ne comprends pas et je n'accepte pas l'ostracisme du nucléaire dans les financements internationaux. Il y a là matière à scandale (...) la situation actuelle revient en fait à condamner les pays à une énergie plus chère et plus polluante", a-t-il estimé.

Nicolas Sarkozy a également suggéré que les pays qui veulent accéder au nucléaire civil puissent profiter des crédits carbone car, a-t-il dit, "l'énergie nucléaire civile est parfaitement décarbonée". "Pour être au rendez-vous des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, il faut le nucléaire et le renouvelable", a-t-il jugé.

Pour accélérer la formation des ingénieurs et des techniciens, le président a annoncé la création en France d'un Institut international de l'énergie nucléaire "qui abritera une école internationale du nucléaire", dans le cadre d'un "réseau international de centres d'excellence".

Un premier centre sera mis en place en Jordanie, avec laquelle la France vient de signer une accord de coopération nucléaire, a-t-il dit, "nous voulons partager notre compétence".

Plaidant pour une totale "transparence", notamment en matière de sécurité, Nicolas Sarkozy a demandé que l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) établisse un classement des réacteurs sur le marché "selon le critère de la sûreté", regrettant que "le marché ne classe que selon le critère du prix".

Une allusion au revers cinglant que vient d'essuyer la France aux Emirats arabes unis, dont les autorités viennent d'attribuer le marché de la construction de quatre réacteurs à la Corée de Sud en privilégiant le prix de son offre, nettement inférieur à celui de l'offre française.

Pour éviter la prolifération du nucléaire militaire, le chef de l'Etat a repris l'idée de l'Union européenne et du G8 de suspendre la coopération nucléaire civile "avec les pays qui ne respectent pas leurs obligations", sans toutefois citer l'Iran.

Il a également suggéré la création d'une "banque du combustible" nucléaire qui serait gérée par l'AIEA et financée par des contributions internationales pour éviter des ruptures d'approvisionnement en uranium et il a mis à la disposition des pays qui le souhaitent les installations françaises de recyclage et de retraitement du combustible nucléaire.