Tous les ans, à l'occasion de la Journée de la femme, les Polonaises défilent dans les rues. Cette année, elles ont choisi pour thème la "solidarité face à la crise" dans un pays où le taux d'emploi des femmes n'atteint que 53 %.
"Solidaires dans la crise" : c'est le thème choisi pour la 10e édition de la manifestation féministe annuelle en Pologne. Malgré une croissance économique continue, le pays se place au quatrième rang européen en matière de taux d'emploi des femmes (53 %). "Les hommes ont beaucoup plus de chances que les femmes d'être recrutés quand ils postulent à un emploi", assure une jeune Polonaise venue manifester.
Le manque chronique de places en crèches ainsi que la disparité des salaires sont deux problèmes cruciaux. Pourtant, les Polonaises ne sont pas en retard en matière d'entrepreneuriat : un quart de celles qui travaillent dirigent leur propre entreprise. Les femmes sont même à la tête d'un tiers des nouvelles créations d'activités, un taux plus élevé que dans la plupart des pays européens.
Katarzyna Pawlikowska dirige une agence de relations publiques, spécialisée sur les marchés féminins. "La discrimination nous incite à entreprendre, mais ce n'est pas le seul élément de motivation, ni le plus important, affirme-t-elle. Beaucoup de femmes créent leur société par passion."
La sociologue Julia Kubisa, de l'université de Varsovie, est plus sceptique. "Ce n’est pas une situation très saine. Une majorité des femmes sont des auto-entrepreneurs, c'est-à-dire qu'elles sont toutes seules dans leur entreprise. En réalité, ce ne sont que des sous-traitantes..."
Créer son entreprise, un choix ou une nécessité pour les Polonaises ? La bataille pour un marché du travail plus égalitaire est en tout cas loin d'être terminée.