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Des Taliban alliés à Al-Qaïda revendiquent un attentat à Lahore

Au moins onze personnes ont été tuées, lundi, dans un attentat à la voiture piégée qui a visé un bâtiment de la police à Lahore, dans l'est du Pakistan. L'attaque a été revendiquée par des Taliban alliés à Al-Qaïda.

AFP - Treize personnes ont été tuées et une soixantaine blessées lundi dans un attentat suicide qui a dévasté un immeuble de la police antiterroriste à Lahore (est du Pakistan), revendiqué par les talibans alliés à Al-Qaïda.

Ces derniers sont les principaux responsables de la vague d'attentats qui a fait plus de 3.000 morts en deux ans et demi.

Peu après 08h00, en pleine heure de pointe dans un quartier résidentiel de cette ville d'environ 8 millions d'habitants, un kamikaze a précipité sa voiture bourrée d'explosifs contre un immeuble de la police criminelle utilisé par une unité spéciale pour interroger les suspects de terrorisme.

La déflagration a été si puissante qu'elle a réduit l'immeuble de deux étages en un amas de béton et de tôles et détruit en partie une école coranique.

Treize personnes ont péri selon la police. Parmi elles figurent au moins huit fonctionnaires --dont des policiers-- et quatre civils, dont une femme et sa fille, a indiqué à l'AFP Khusro Pervez, chef de l'administration de Lahore, deuxième ville du Pakistan.

La tête du kamikaze a été retrouvée à 500 mètres du lieu de l'attentat, a déclaré un policier, Ayyaz Saleem.

Une foule d'hommes ont épaulé de longues heures durant les secouristes en fouillant à mains nues les décombres, sur fond de ballet d'ambulances.

"Je pense qu'il y avait entre 30 et 40 personnes dans l'immeuble au moment de l'explosion, qui a creusé un cratère de 3 m de profondeur et de 4 à 6 m de diamètre", a expliqué le chef de la police Pervez Rathore.

"On venait de s'asseoir en classe quand il y a eu un grand boum, c'était l'enfer", a témoigné Noor Mohammad, un étudiant de l'école coranique. "C'était la panique et la plupart des élèves ont dû porter leurs camarades blessés".

Au moins 65 personnes ont été blessées, selon la police, pour la plupart des passants qui se rendaient à leur travail ou accompagnaient leurs enfants à l'école.

"Nous revendiquons l'attentat de Lahore, nous continuerons de mener ce type d'attaques à l'avenir", a déclaré par téléphone à l'AFP Azam Tariq, porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal mouvement d'insurgés islamistes, qui a fait allégeance à Al-Qaïda dès sa création en décembre 2007.

Ces derniers sont les principaux responsables de la vague d'attentats qui a fait près de 3.100 morts en deux ans et demi.

"Cette attaque a été menée en représailles aux tirs de drones (américains) et aux opérations militaires (pakistanaises) dans les zones tribales" du nord-ouest, a-t-il poursuivi.

Les militaires ont récemment lancé plusieurs offensives dans ces zones frontalières avec l'Afghanistan, territoires montagneux inexpugnables assez largement sous le contrôle des talibans, considérées comme le nouveau sanctuaire d'Al-Qaïda et une base arrière des talibans afghans.

Les drones de la CIA et l'armée américaine y tirent très fréquemment des missiles visant des cadres du mouvement de Ben Laden et des talibans, mais n'épargnent pas les civils, selon des responsables militaires pakistanais.

Le TTP a fait allégeance à Al-Qaïda et décrété, à l'été 2007, à l'unisson d'Oussama ben Laden, le jihad contre Islamabad, dont il dénonce le soutien aux Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme".

Les objectifs les plus fréquents sont l'armée et la police, ainsi que les bâtiments officiels, mais les kamikazes visent de plus en plus souvent des civils.

A Lahore, plus de 110 personnes ont péri dans six attaques suicide depuis un an. Le 7 décembre, un double attentat au coeur d'un marché bondé avait tué 49 personnes.

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