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Le mandat des troupes australiennes et britanniques prolongé

L'Australie et le Royaume-Uni ont signé un accord avec Bagdad prolongeant le mandat de leurs troupes en Irak en 2009, celui de l'ONU expirant au 31 décembre. Le retrait total des troupes devrait se terminer en juillet.

AFP - Le gouvernement irakien a signé mardi soir in extremis des accords avec l'Australie et la Grande-Bretagne pour autoriser la présence des troupes de ces deux pays en Irak après le 31 décembre, date de l'expiration du mandat de l'ONU, jusqu'à leur retrait total à l'été 2009.

"Le ministre de la Défense Abdel Qader Mohammed Jassem Obeidi, au nom du gouvernement irakien, a signé un accord avec la Grande-Bretagne qui entrera en vigueur au début de la nouvelle année, et ce jusqu'au 30 juin", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammed Al-Askari.

La Grande-Bretagne avait jusqu'au 31 décembre au soir, fin officielle du mandat de l'ONU sur les forces de la coalition en Irak, pour légaliser sa présence dans le pays en 2009.

A partir du 1er janvier, "les troupes britanniques ne feront plus qu'aider, renforcer et développer les forces de sécurité irakiennes, sans mener aucune mission de combat", selon le général Askari.

Auparavant, un autre accord avait été signé par le ministre et l'ambassadeur d'Australie en Irak, Robert J. Tyson, sur le retrait des forces australiennes d'Irak (980 soldats), a ajouté M. Al-Askari.

"Les troupes britanniques devront avoir quitté l'Irak au plus tard le 31 juillet", stipule le texte signé par le ministre et l'ambassadeur britannique en Irak, Christopher Prentice.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown et son homologue irakien Nouri al-Maliki avaient annoncé le 17 décembre la fin de la mission du contingent britannique en Irak (4.100 soldats) pour fin mai 2009, et un retrait total pour fin juillet 2009.

Enfin, "au début de la nouvelle année", l'Irak prendra en charge "la mission de sécurité des forces de la coalition dans la +zone verte+ à Bagdad et à l'aéroport de Bassorah" (sud), a encore dit le porte-parole.

Le 23 décembre, le Parlement irakien avait voté une résolution donnant un mandat au gouvernement pour signer directement avec les gouvernements des pays de la Coalition des accords fixant un cadre légal à la présence des troupes de ces pays, après l'expiration du mandat de l'ONU.

Les Etats-Unis, qui disposent de 146.000 soldats sur le terrain, ont signé dès novembre un accord avec l'Irak qui prévoit le retrait total des forces américaines d'ici la fin 2011.

Le ministère irakien de la Défense sera chargé de déterminer les responsabilités de chaque contingent militaire étranger, avait indiqué auparavant dans la journée le porte-parole du gouvernement irakien, Ali al-Dabbagh.

"Leurs missions seront limitées à des opérations d'entraînement, de surveillance maritime et de déminage, et le ministère irakien de la Défense prendra soin de monter des opérations conjointes avec ces troupes", selon M. Dabbagh.

Le gouvernement doit encore signer avant la fin de l'année des accords avec le Salvador, l'Estonie, la Roumanie et l'Otan, qui portent sur la présence de quelques centaines de soldats.

L'Irak tourne la page de cinq années d'occupation sous mandat de l'ONU et sera un peu plus maître de sa souveraineté et de son destin après le 1er janvier.

Une cérémonie de passation de pouvoirs est prévue jeudi dans le palais républicain, l'ancienne résidence présidentielle de Saddam Hussein.

Occupé depuis 2003 par les forces américaines et l'ambassade des Etats-Unis, ce palais gigantesque aux façades couleur sable, au coeur de la "zone verte", le secteur ultra-protégé de Bagdad, sera remis aux autorités irakiennes. L'édifice est considéré par les Irakiens comme le symbole de l'occupation américaine qui a suivi l'invasion de mars 2003.

Les troupes américaines, à l'instar des Britanniques, devront désormais demander la permission aux Irakiens pour toute opération militaire. Ils devront également avoir un mandat d'un juge pour arrêter un suspect.