En pleine campagne pour les régionales, le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, reçoit ce vendredi à Bercy les représentants des 114 salariés du site de ST-Ericsson de Colombelles (Normandie) qui doit fermer ses portes en juin.
C’est un jour important pour les 114 salariés du site de ST-Ericsson de Colombelles (Normandie). Les représentants du personnel de cette entreprise de microcomposants pour la téléphonie mobile, qui doit mettre la clé sous la porte en juin prochain avant d’être délocalisée en Inde, ont rendez-vous à Paris avec le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi.
Révoltés par une fermeture "sans justification économique", des élus du comité d’entreprise ont commencé à occuper les locaux de cette filiale détenue à parts égales par le franco-italien STMicroelectronics et le suédois Ericsson. Ils ont rapidement été rejoints par une cinquantaine de leurs collègues, majoritairement des ingénieurs et des techniciens.
En pleine campagne pour les régionales, leur mouvement a rapidement attiré l’attention. Toute la semaine, les responsables politiques se sont succédés en Basse-Normandie, où les sondages donnent par ailleurs la droite et la gauche au coude-à-coude.
Les salariés ont notamment rencontré la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, lundi, puis le Premier ministre, François Fillon, mercredi, à qui ils ont pu faire part de leur colère.
"L’État est actionnaire à près de 14 % (de STMicroelectronics, NDLR) ! Il est membre du comité de surveillance et possède un droit de blocage pour éviter les licenciements", rappellent les syndicats, qui se disent également scandalisés par la subvention de 340 millions d’euros qu’a touché ST-Ericsson il y a un an et par le milliard d’euros de dividendes versé à ses actionnaires en 2009.
Mercredi, Christian Estrosi a promis de ne "pas rester les bras ballants". Il les recevra à Bercy dans l’après-midi de ce vendredi. Les salariés sont, de leur côté, déterminés à poursuivre leur action "tant qu’on n’en sera qu’aux mots".