Une nouvelle vague d'attaques à la grenade a eu lieu, hier, dans la capitale rwandaise, blessant 16 personnes. Le 19 février, trois assauts de ce type s'étaient déjà produits. Deux personnes avaient alors été tuées.
AFP - Seize personnes ont été blessées jeudi soir dans deux nouvelles attaques à la grenade, presque simultanées, dans la capitale rwandaise Kigali, a-t-on appris vendredi de source officielle.
Trois précédentes attaques à la grenade, le 19 février, avaient fait deux morts et plusieurs blessés.
La première attaque de jeudi soir a eu lieu à Kinamba, un endroit où les automobilistes font laver leurs véhicules et qui se trouve sur la route menant au mémorial du génocide de Gisozi.
Elle a fait 4 blessés, selon le porte-parole de la police, Eric Kayiranga, qui s’exprimait sur Radio Rwanda.
La deuxième a lieu peu après, près de la gare routière de Kimironko, un nouveau quartier huppé de Kigali, faisant 12 blessés, dont certains graves, toujours selon le porte-parole.
Après les attaques du 19 février, trois suspects avaient été appréhendés et la police avait accusé dans un premier temps les "Interahamwe" (milice extrémiste hutu, dont les membres ont perpétré le génocide de 1994 au Rwanda).
Le gouvernement rwandais accuse depuis lors deux anciens officiers de haut rang, aujourd’hui réfugiés en Afrique du Sud, le général Faustin Kayumba Nyamwasa et le colonel Patrick Karegeya, d’être derrière ces "actes de déstabilisation".
Le général Nyamwasa, ancien chef d’Etat-major de l’armée et ancien ambassadeur en Inde, a fui son pays la semaine dernière, après avoir été interrogé une première fois par la police.
Installé en Afrique du Sud, le colonel Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs, circule dans les pays de la région en préparant ces actes de déstabilisation de son pays, selon le président Paul Kagame.
Mercredi, le chef de l’Etat a annoncé qu’il allait soulever la question auprès des gouvernements concernés.
Tous deux Tutsis anglophones issus de la diaspora ougandaise (comme le président Kagame), le colonel Karegeya et le général Nyamwasa ont été longtemps deux personnalités clés du régime et de l'ancienne rébellion du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir) qui a mis fin au génocide de 1994 au Rwanda.
Une élection présidentielle est prévue en août 2010 au Rwanda, à laquelle devrait participer le président Kagame. Sa réélection ne fait guère de doute.