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L'Olympique de Marseille se déplace à Paris sans ses Ultras

Le traditionnel clasico de Ligue 1 opposant l'OM au PSG se jouera ce dimanche en l'absence des Ultras marseillais. Les supporters phocéens protestent contre les mesures de sécurité imposées par le ministère de l'Intérieur.

AFP - Le clasico engage la question de la crédibilité, dimanche pour la 26e journée de L1: le Paris SG doit prouver, vis-à-vis de ses supporteurs surtout, qu'il mérite mieux qu'une place dans le ventre mou, et Marseille confirmer ses ambitions réveillées au gré de bons résultats en 2010.

Pas de déclarations agressives, pas de lutte immédiate pour les mêmes places... La rivalité, vieille de 18 ans à peine, n'est plus en mode majeur sur le terrain. Elle demeure vivace en dehors seulement, entre les supporteurs des deux camps échaudés par le report du match aller qui avait occasionné des batailles rangées entre eux dans la ville de Marseille.

Des supporteurs que le PSG a lui-même énervés en enchaînant quatre défaites qui l'ont plongé dans les bas-fonds du classement, comme en des temps qu'on croyait révolus (les deux saisons galère de 2006-2008).

Dans la soirée de samedi les supporteurs marseillais ont décidé un "boycott général" du déplacement à Paris dimanche, pour protester contre les mesures de sécurité imposées par le ministère de l'Intérieur.

L'entraîneur parisien, Antoine Kombouaré, a cerné les enjeux: "On a beaucoup à gagner dans ce match: d'abord les trois points, ce qui serait un énorme pas en avant, et se racheter, retrouver une certaine crédibilité, et surtout se réconcilier avec notre public".

PSG cahin-caha

Car le nul 0-0 à Nancy puis la victoire laborieuse contre un Toulouse réduit à dix (1-0) n'ont pas vraiment séduit les supporters, pour lesquels seule une défaite marseillaise au Parc des Princes effacerait le début d'année catastrophique du club de la capitale.

Le PSG s'est remis dans le droit chemin, fût-ce cahin-caha, mais doit poursuivre sa route sans Sessegnon ni Sakho, suspendus. Le milieu gauche devrait être suppléé par Chantôme. Quant au défenseur central, son absence chamboule une arrière-garde Jallet-Camara-Sakho-Cearà demeurée étanche lors de ses trois derniers matches. Traoré et Armand sont candidats pour le remplacer.

A l'OM, tout va en revanche pour le mieux, si ce n'est l'incertitude concernant Brandao (cuisse). Le début d'année marseillais, très réussi (deux défaites seulement en 13 matches, pour 10 victoires et un nul à Bordeaux), réveille des envies de titre sur la Canebière.

Au Parc, il s'agira de rester à portée des toutes premières places, sachant que l'OM garde un joker avec le match en retard contre Sochaux (avant la 26e journée, Marseille compte six points de moins que le leader girondin, qui a aussi un match en retard).

Heinze, le retour

L'OM reste sur une série de quatre victoires consécutives toutes compétitions confondues, une première cette saison. Et Didier Deschamps a pu faire tourner son effectif jeudi contre Copenhague en Europa League (3-1), et ménager notamment Niang, le meilleur buteur de l'élite (14 buts).

Deschamps ne cesse évidemment de saluer cette "continuité", qu'il met sur le compte des affinités techniques qui s'affirment, même s'il ne veut "pas fanfaronner". Il s'appuie néanmoins sur quelques hommes en grande forme: Ben Arfa ressuscité, Cheyrou régulier (tous deux appelés en équipe de France), Lucho retrouvé, Valbuena insaisissable et Mandanda à nouveau décisif.

Mais s'il y a un Marseillais qui sera particulièrement guetté, c'est Heinze, qui a tenu à dédramatiser: "Ce n'est pas Gaby Heinze qui joue contre Paris! C'est Marseille! J'ai passé trois années formidables à Paris. Mais ce sera un match de foot, c'est tout".

Et en cas d'accueil houleux de la part des supporteurs du PSG, dont il avait dit en signant à l'OM qu'ils comprendraient sa décision? "Cela me fera mal", a simplement lâché le défenseur argentin. Qui était devenu le chouchou du Parc parce que, justement, c'est un joueur dur au mal.