
Un séisme de magnitude 8,8 a frappé le Chili, non loin de Concepcion, à plus de 300 km de la capitale Santiago. Les secours avancent le nombre de 300 morts au moins. Le japon et la Russie ont émis une alerte au tsunami.
Un séisme extrêmement violent, d’une magnitude de 8,8 sur l’échelle de Richter, a secoué le Chili samedi, provoquant la mort d’au moins 214 personnes dans le centre du pays.
"Selon nos premières estimations, cette tragédie est un des plus forts tremblements de terre dans l'histoire du monde entier, et la magnitude la plus puissante depuis 50 ans au Chili", a estimé Michèle Bachelet, présidente du Chili.
Dans la foulée ne alerte au tsunami a été lancée dans l’ensemble des pays de l’océan Pacifique avant d'être rapidement levée. Seuls le Japon et la Russie l'ont maintenue.
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Les autorités japonaises ont décrété dimanche l'alerte au tsunami, en demandant aux habitants du littoral du Pacifique d'évacuer les zones les plus basses pour gagner des endroits plus en hauteur.
Un peu plus tôt, l'Agence météorologique nippone avait fait savoir que les côtes risquaient d'être balayées par des vagues de trois mètres.
Un tsunami, de moindre ampleur, a d'ores et déjà touché les côtes de Nouvelle-Zélande et d'Australie, quelques heures après le violent séisme de magnitude 8,8 qui a fait au moins 300 morts au Chili estiment les secours déployés sur place.
Une vague de quatre mètres a frappé la Polynésie française, sans faire de victimes ni de dégâts notables.
La secousse a été suivie de cinq violentes répliques. Des vagues, consécutives au séisme, ont submergé la partie basse de l’île de Robinson Crusoé, situé à 674 kilomètres des côtes du Chili. Par précaution, les autorités chiliennes ont évacué une partie de l’île de Pâques.
"La région de l’épicentre est privée d’électricité et de téléphone, ce qui ne facilite pas l’évaluation des dégâts, rapporte Antoine Raux, correspondant de FRANCE 24 en Argentine. On sait seulement que de nombreux ponts ont été touchés, de nombreux axes de communication détruits, et que des routes se sont effondrées." L’aéroport de la capitale, Santiago, a été fermé après l’effondrement d’une passerelle d’accès.
"Un séisme plus important que celui qui a secoué Haïti"
La présidente chilienne, Michelle Bachelet, a décrété l’état de catastrophe naturelle. "Nous sommes en train de rassembler toutes les informations pertinentes sur l’état des routes, des hôpitaux, des infrastructures, des maisons. Nous rassemblons également des informations sur les victimes et les blessés", a-t-elle déclaré samedi matin.
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© {{ scope.credits }}Dans l'agglomération de Santiago, des bretelles d'autoroutes urbaines se sont affaissées, de nombreux immeubles sont lézardés ou tordus, un incendie a été signalé dans le nord de la ville, mais aucun édifice majeur ne s'est effondré.
En revanche, les premières images télévisées de Concepcion montraient un centre-ville historique durement touché, plusieurs immeubles effondrés, des voitures en stationnement écrasées. Une majorité des édifices semblaient toujours debout.
Pour Antoine Schlupp, responsable scientifique du Bureau central sismologique français (BCSF), il s’agit d’un séisme majeur. "Il est une trentaine de fois plus important, en termes d’énergie, que le séisme qui a secoué Haïti. C’est un événement qui provoque, dans les zones les plus proches de l’épicentre, des dégâts très importants."
Selon les services de secours, la majorité des décès enregistrés jusqu’à présent ont été provoqués par l’effondrement d’édifices et par des crises cardiaques.
La réplique la plus puissante, de magnitude 6,9, a eu lieu au large des côtes chiliennes à 8h01 GMT, selon l'Institut de géophysique américain (USGS).
Le tremblement de terre a été enregistré à 3h34 heure locale (7h34 GMT+1) à 55 km de profondeur, dans l’océan Pacifique, à 99 km de Concepcion, la deuxième ville du pays peuplée d’environ 670 000 habitants.
"Dans la région des grands lacs [au sud de Concepcion], également touchée par le séisme, les autorités vérifient l’état des barrages par crainte d’une rupture de l’ensemble des infrastructures du système hydraulique", précise Antoine Raux.
En 1960, le Chili avait été frappé par le séisme le plus violent de l’histoire de la sismologie : 9,5 sur l’échelle de Richter.
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