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Le président de l'Union européenne se dit favorable à la création d'un siège unique des pays de la zone euro au Fonds monétaire international (FMI), bien que cette proposition ne suscite pas l'enthousiasme parmi les États concernés.

AFP - Le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a plaidé implicitement jeudi en faveur d'un siège unique des pays de la zone euro au Fonds monétaire international (FMI), en dépit des réticences que cette idée suscite parmi les intéressés.

"La zone euro doit réfléchir à la manière de renforcer sa représentation extérieure dans des institutions comme le Fonds monétaire international. Cela ne doit pas être un sujet tabou entre les membres de la zone euro", a déclaré M. Van Rompuy dans un discours prononcé à Bruges.

Le siège unique au FMI est aussi soutenu par la Commission européenne et le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, qui a jugé que les pays européens étaient "ridicules" au sein de l'institution du fait de leur représentation fragmentée.

Mais pour l'heure, l'hypothèse ne soulève pas l'enthousiasme des pays concernés, notamment du côté de l'Allemagne, de la France et de l'Italie.

Pour faire davantage de place aux pays émergents au sein du FMI, un débat a été lancé ces dernières années sur l'opportunité de rationaliser la représentation des différents pays européens, en la limitant par exemple à un siège au nom de la zone euro ou de l'Union européenne.

Une réforme a été promise à l'horizon 2011. Mais pour l'heure rien de concret n'est sorti des discussions.

En jeu: les 24 sièges du conseil d'aministration du FMI, son instance exécutive pour la gestion courante, où les Européens sont aujourd'hui très largement représentés.

Regroupées, les voix de l'Union européenne au sein de ce conseil s'élèvent à environ 32% et celles des pays de la zone euro à 23%. Ce qui est jugé excessif par les pays émergents.

Aux yeux de M. Van Rompuy, les Européens doivent davantage parler d'une seule voix sur la scène internationale pour peser et se faire entendre.

Sur le plan économique, il s'est félicité de l'accord de principe trouvé à Bruxelles le 11 février lors d'un sommet par les chefs d'Etats et de gouvernement de l'UE pour mieux coordonner leurs politiques.

Leur cénacle à Bruxelles, le Conseil européen, "devient quelque chose comme le gouvernement économique de l'Union, comme certains l'appellent. Ou le lieu de la gouvernance économique, comme d'autres préfèrent l'appeler", a dit M. Van Rompuy.

La France, qui plaide depuis deux décennies en sa faveur, parle d'un gouvernement économique européen, alors que l'Allemagne, plus prudente, privilégie la gouvernance économique européenne.