À Kigali, Nicolas Sarkozy a tenu une conférence de presse avec le président rwandais, Paul Kagame, au cours de laquelle il a évoqué "une grave erreur d'appréciation" de la France lors du génocide de 1994 - sans toutefois présenter d'excuses.
Nicolas Sarkozy a reconnu jeudi, à Kigali, que la France avait commis des "erreurs" au moment du génocide rwandais, en avril 1994. Lors d’une conférence de presse commune avec son homologue Paul Kagame, il a indiqué vouloir "tourner une page extrêmement douloureuse" des relations entre les deux pays.
Prié de détailler les erreurs commises par la France, il a évoqué une "grave erreur d’appréciation", une "forme d’aveuglement quand nous n’avons pas vu la dimension génocidaire du gouvernement du président [Juvénal Habyarimana] qui a été assassiné", ainsi que des "des erreurs dans une opération Turquoise engagée trop tardivement et sans doute trop peu". Lancée en juin 1994 par la France, soit deux mois après le début du génocide, l'opération Turquoise avait pour mission de mettre un terme aux massacres.
itLe chef de l’État français a par ailleurs demandé que tous les responsables du génocide soient "retrouvés et punis".
Il n’a cependant pas formulé d’excuses, comme l’avaient fait en leur temps la Belgique et les États-Unis. "Chaque pays a son histoire", a-t-il assuré en se défendant de vouloir se lancer "dans une course au vocabulaire".
Cette visite de Nicolas Sarkozy marque une étape importante dans la réconciliation entre la France et le Rwanda. En 2006, Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris, à la suite de la mise en cause par un juge français du président Kagame dans l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, le 6 avril 1994. L'événement est considéré comme l'étincelle qui a déclenché le génocide.
it