Le nombre de demandeurs d'emploi en France métropolitaine s'est accru de 19 500 personnes en janvier, selon des données publiées hier par le ministère de l'Économie. Une mauvaise nouvelle pour la majorité, à 17 jours des élections régionales.
REUTERS - Le chômage est reparti à la hausse au mois de janvier en France sur fond de regain des tensions sociales à moins de trois semaines du premier tour des élections régionales.
Le nombre des demandeurs d'emploi de catégorie A a augmenté de 19.500 personnes (+0,7%) le mois dernier, à 2.664.600, alors qu'il était resté stable en décembre contre une baisse initialement annoncée de 0,7%.
La révision des séries statistiques menée chaque année a conduit à réviser certaines variations mensuelles des chiffres du chômage et à revoir à la hausse les chiffres à la fin de l'année 2009.
Pour la catégorie A, qui correspond aux personnes sans emploi et tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi, le nombre d'inscrits est relevé de 23.400 personnes à 2.645.100 personnes à fin décembre. Au final, le taux de variation annuel s'élève à 18,7% et non 18,5%.
En janvier, l'augmentation ressort sur un an ressort à 16,1% sur cette catégorie.
En ajoutant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), la progression s'établit à 0,4% en variation mensuelle en janvier (+15.900 personnes) et à +16,4% d'une année sur l'autre.
Pour ces catégories A, B et C, le chiffre révisé à fin décembre ressort en hausse de 24.600 à 3.849.200. La hausse sur le mois est de 0,6% et non plus de 0,2%. Le taux de variation annuel est inchangé à 18,2%.
Le gouvernement, qui a dû faire face à un regain de tensions sociales avec comme point d'orgue le conflit dans le secteur du raffinage chez Total, ne s'est pas départi de sa prudence dans ses commentaires sur les chiffres de l'emploi.
Dans un communiqué, la ministre de l'Economie Christine Lagarde "prend note de cette hausse qui confirme que les effets de la crise sur l'emploi n'ont pas disparu".
"Christine Lagarde considère cependant que le marché du travail est entré dans une période moins défavorable qu'en 2009. L'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi en janvier 2010 est près de deux fois plus faible que la hausse moyenne mensuelle observée en 2009, et trois fois plus faible que celle de janvier 2009", poursuit le communiqué.
Le Parti socialiste constate que la situation "ne cesse inéluctablement de se dégrader" sur le front du chômage et dénonce des "chiffres sous-estimés" car ils ne tiennent pas compte les salariés en contrat de transition professionnel ou en convention de reclassement personnalisée.
"La réalité de la France aujourd'hui, c'est un million de chômeurs en fin de droits en 2010 et un président de la République qui refuse de leur donner tout aide supplémentaire", déplore Alain Vidalies, secrétaire national du PS chargé du travail et de l'emploi.
Le PS a proposé la création d'une Allocation de solidarité pendant la crise qui prolongerait de six mois le versement des indemnités chômage.
Les économistes s'attendent à une poursuite des destructions d'emploi tout au long du premier semestre à un rythme ralenti par rapport à 2009, dans un environnement de croissance molle.
Le taux de chômage en France métropolitaine était de 9,1% de la population active à fin septembre et l'Insee l'estime à 9,4% à la fin 2009 puis à 9,8% à fin juin 2010, ses prévisions n'allant pas au-delà.
Le taux de chômage du quatrième trimestre 2009 ne sera pas publié avant le 4 mars mais Eurostat, l'agence statistique de l'Union européenne, l'a chiffré à 10,0% en décembre.