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Le nouveau gouvernement a été nommé, l'opposition obtient des ministères

Le Premier ministre Guillaume Soro dirigera un cabinet de 27 membres, dont 11 restent à nommer. Le gouvernement, qui comprend les deux principaux partis d'opposition, aura pour mission de préparer la tenue de la présidentielle "fin avril-début mai".

Après plusieurs jours de manifestations émaillées de violence, Guillaume Soro, le Premier ministre sortant reconduit dans ses fonctions, a annoncé mardi soir la composition d’un nouveau gouvernement. Seuls 16 ministres ont toutefois été nommés, sur les 27 portefeuilles prévus. La nouvelle équipe, qui comptera cinq ministères de moins que la précédente, devrait être complétée d’ici à jeudi.

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"11 portefeuilles restent à pourvoir sur les 27"
Le nouveau gouvernement a été nommé, l'opposition obtient des ministères

"Il fallait qu’on sorte un gouvernement aujourd’hui, puisque nous l’avions promis à la Côte d’Ivoire, a déclaré Guillaume Soro. Donc, de premiers [ministres] ont été nommés. Je vais continuer à discuter avec les forces politiques en vue de compléter le gouvernement avant la tenue du premier conseil des ministres, qui aura lieu jeudi."

"Des démarches difficiles"

Les ministres nommés mardi appartiennent, dans une large majorité, au parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), et au camp du Premier ministre, les Forces nouvelles. Nombre d’entre eux, issus du gouvernement sortant, gardent leurs attributions : Charles Koffi Diby reste aux Finances, Désiré Asségnini Tagro à l’Intérieur et Michel Amani N’Guessan à la Défense.

Guillaume Soro a également indiqué que la plupart des 11 portefeuilles ministériels encore à pourvoir reviendraient aux deux principales formations d’opposition : le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara.

"Les 11 postes vacants ont fait l’objet d’âpres discussions entre le Premier ministre et les deux chefs de l'opposition", rapporte Norbert Navarro, correspondant de RFI à Abidjan. "Guillaume Soro a admis que ces démarches avaient été difficiles. Elles risquent de continuer à l’être : le président Gbagbo a récusé un certain nombre de noms proposés par l’opposition. L’opposition avait, quant à elle, récusé au moins un ministre, Désiré Asségnini Tagro, qui a finalement été reconduit dans ses fonctions au ministère de l’Intérieur."

"L’équilibre des forces au sein du nouveau gouvernement d’union nationale doit rester globalement stable", a indiqué le Premier ministre, avant de poursuivre : "J’ai bon espoir que, dans 48 heures, le gouvernement se sera mis au travail."

La présidentielle en vue ?

La mission de la nouvelle équipe gouvernementale reste inchangée : elle devra conduire le pays à une nouvelle élection présidentielle, fixée à fin avril - début mai. Depuis cinq ans, l’élection présidentielle ivoirienne est sans cesse repoussée, le régime prétextant l’inscription d’Ivoiriens qui ne seraient pas "de souche" sur les listes électorales. Depuis, le pays est plongé dans une profonde crise politique.

Le 12 février, le président Laurent Gbagbo a dissous le précédant gouvernement et la Commission électorale indépendante, provoquant des manifestations à travers le pays. Au moins cinq personnes ont trouvé la mort vendredi dans des affrontements, selon l’opposition et des sources hospitalières. Lundi, deux autres personnes ont été tuées, selon la Croix-Rouge.

L’opposition a accepté la recomposition de la Commission électorale avant la fin de la semaine, mais a prévenu que les manifestations se poursuivraient jusqu’à ce qu'elle siège à nouveau. Mardi, aucune manifestation d'envergure n’a été signalée en Côte d'Ivoire.