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Le coup fumant de la nouvelle campagne anti-tabac

La campagne anti-tabac de l’association des Droits des non-fumeurs fait polémique. Sur les visuels de la pub, on distingue un jeune mimant une fellation, mais où la cigarette remplace le pénis. La ministre de la Santé juge la campagne "inappropriée".

REUTERS - La ministre de la Santé Roselyne Bachelot et sa collègue de la Famille Nadine Morano ont émis des réserves mardi à propos d’une campagne anti-tabac controversée comparant la cigarette à un acte sexuel contraint.

La campagne commandée par l’organisation Droits des non-fumeurs (DNF) présente des photographies de jeunes gens une cigarette à bouche à genoux devant un homme qui leur pose la main sur la tête, suggérant une fellation non consentie.

Les photographies, volontairement choquantes selon leurs auteurs pour atteindre des jeunes de moins en moins réactifs aux campagnes anti-tabac, s’accompagnent du slogan “Fumer, c’est être esclave du tabac”.

Roselyne Bachelot juge “inappropriée” cette campagne imaginée par l’agence BDDP & fils, qui doit durer jusqu’au 31 mai. L’image sera diffusée dans la presse et des lieux fréquentés par les jeunes comme les bars.

“Je comprends que cette campagne puisse choquer parce qu’elle est inappropriée”, a déclaré la ministre de la Santé sur RTL.

“On peut avoir des images choc, en particulier en ce qui concerne la santé publique, sans avoir ce type de connotation qui peut abîmer ou gêner. Et peut-être être contreproductive”, a-t-elle ajouté.

Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la Famille, a demandé l’arrêt d’une campagne “profondément choquante”.

“Il y a d’autres moyens pour expliquer aux jeunes que la cigarette rend dépendant, au moment où on lutte contre la pédopornographie”, a-t-elle dit sur RMC.

DNF rappelle pour sa part qu’en matière de cigarette, “les jeunes se montrent insensibles aux arguments santé”.

“A des jeunes qui aspirent à s’affranchir de l’autorité, la campagne rappelle qu’en fumant ils en acceptent une bien plus intolérable : celle de la cigarette”, affirme l’organisation dans un communiqué.

“A des jeunes qui croient réaliser un acte transgressif, la campagne rappelle qu’en fumant ils ne transgressent aucun interdit mais font, bien au contraire, très plaisir à une industrie qui tue prématurément un de ses consommateurs réguliers sur deux”, ajoute-t-elle.

Selon DNF, qui cite l’Office français de prévention du tabagisme, 40% des fumeurs de 12 à 25 ans sont dépendants de la cigarette.