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La F1, une affaire de famille

En 2010, le championnat du monde de Formule 1 fête ses 60 ans. Six décennies qui ont confirmé une tendance observée très tôt : la F1, c’est avant tout une affaire de famille. Gros plan sur cinq dynasties qui ont marqué les circuits de leur empreinte.

À l’orée de la saison 2010, à l'occasion de laquelle le 60e anniversaire de la création du championnat du monde de F1 sera célébré, FRANCE 24 se penche sur cinq dynasties qui ont marqué l’histoire de l’une des disciplines phares du sport automobile. Une sélection non exhaustive tant la F1 a été le théâtre de passes d'armes familiales à travers les générations, à l'image des carrières plus ou moins lumineuses des Piquet, Fittipaldi, Andretti et autres Nakajima.

STEWART : Jimmy l’éphémère, Jackie l’éternel

Lorsque James Robert Stewart se présente au Grand Prix de Grande-Bretagne en 1953, le petit monde de la Formule 1 est loin de se douter qu’il assiste à la genèse de la première fratrie de son histoire. Au volant de l'une des monoplaces de l’écurie Écosse, "Jimmy" ne parvient pas à rallier l’arrivée. Son expérience en F1 s’arrête là, mais ouvre la porte à son jeune frère Jackie Stewart.

En 1965, ce dernier dispute la première course de sa carrière. Une année lors de laquelle il décroche sa première victoire en Grand Prix et termine à une prometteuse 3e place en championnat du monde... Quatre ans plus tard, le cadet Stewart entre dans la légende du sport automobile en s’adjugeant son premier titre de champion du monde. Deux autres suivront, en 1971 et en 1973, avant qu'il ne décide de mettre un terme à sa carrière.

HILL : Graham et Damon, trois titres sur quatre décennies

En 1958, les courbes du mythique circuit de Monaco accueillent un débutant de 24 ans, tout récent titulaire du permis de conduire : Graham Hill. Pendant quatre ans, Hill répète ses gammes au sein de Lotus, une jeune écurie en devenir, puis chez BRM, à partir de 1960. Un mariage qui le consacre champion du monde en 1962, puis dauphin de Jim Clark (Lotus) les trois années suivantes. En 1967, il retrouve Lotus et devient le coéquipier de Clark, qu’il domine outrageusement en 1968 pour s’offrir un second titre mondial.

Vingt-huit ans plus tard, c’est au tour de son fils, Damon Hill, de s’illustrer. Celui-ci intègre les paddocks dès 1991, mais c’est à partir de 1993, chez Williams, qu’il acquiert un statut de candidat au titre. Troisième au classement final du championnat du monde cette année-là, il finit deux fois deuxième en 1994 et en 1995, derrière le jeune prodige allemand Michael Schumacher (Benetton-Renault). Deux échecs qu’il efface en 1996, en décrochant enfin une couronne individuelle, toujours avec Williams. De toute l’histoire de la F1, la dynastie Hill est, à ce jour, la seule à compter dans ses rangs deux champions du monde sur deux générations.

VILLENEUVE : La tragédie pour Gilles, l’hommage pour Jacques

Au panthéon des légendes du sport dénuées de palmarès, le Canadien Gilles Villeneuve figure incontestablement en très bonne place. En 67 courses, il n’en a enlevé que six. Un maigre bilan qui ne l’a pas empêché d’être considéré comme l’une des légendes des paddocks. À défaut de faire preuve d’une efficacité redoutable, Villeneuve s’est distingué par son style de pilotage hautement spectaculaire, souvent à la limite de la sortie de piste. Un goût de l’extrême qui a raison de sa carrière et de sa vie en 1982, lors des qualifications du Grand Prix de Belgique, où il trouve la mort après une collision avec la monoplace de Jochen Mass.

En 1994, 14 ans après le décès de son père, Jacques Villeneuve intègre le grand cirque de la F1. Au cours de sa première saison, en 1996, il profite de l’excellente Williams Renault V10 de l’époque pour accrocher la deuxième place du championnat du monde des pilotes. Une performance encourageante qu’il bonifie dès l’année suivante, en s’adjugeant le titre mondial devant le double champion du monde Michael Schumacher.

La suite de sa carrière est plus mitigée. Transféré chez BAR en 1999, il peine à figurer au-delà du milieu de grille. En 2006, après deux saisons compliquées chez Sauber, il n’est pas renouvelé et perd sa place sur le circuit. En 2010, il annonce qu’il pourrait s’engager avec Stefan GP, écurie dans l’attente d’une défection pour pouvoir participer à la compétition.

ROSBERG : Quatre années dans le flou, une cinquième dans le coup ?

Après quatre saisons passées dans l’anonymat des queues de peloton, le Finlandais Keijo Erik "Keke" Rosberg quitte l’écurie Fittipaldi, propriété d’une autre dynastie de la F1, en 1982. Son choix se porte alors sur Williams, motorisée à l’époque par un V8 Ford. L’osmose entre la machine et le pilote est immédiate et, même s’il ne décroche qu’une seule victoire au Grand Prix de Suisse, sa régularité lui permet de remporter le seul championnat du monde de son palmarès.

Quatre premières saisons conclues dans un relatif anonymat, c’est un bilan qui colle également à la jeune mais néanmoins prometteuse carrière en F1 de son fils, Nico Rosberg. Sous les couleurs de l’Allemagne - il possède la double nationalité - Nico a montré de belles dispositions, mais n’a toujours pas remporté la moindre victoire en Grand Prix. Un honneur qui pourrait être enfin à sa portée cette année, alors qu’il a quitté Williams pour rejoindre Mercedes Grand Prix, anciennement Brawn GP, championne du monde des constructeurs en titre. Et si, chez les Rosberg, la cinquième était toujours la bonne ?

SCHUMACHER : Michael pour la légende, Ralf pour l’anecdote

Avec sept titres de champion du monde de Formule 1 et 91 victoires en Grand Prix, Michael Schumacher possède, et de loin, le plus beau palmarès des paddocks. Après avoir glané deux premiers titres chez Benetton-Renault (1994 et 1995), "Schumi" tente le pari de rejoindre Ferrari, alors que la Scuderia peine à retrouver son lustre d’antan. Trois ans plus tard, en 1999, la légendaire écurie italienne décroche le championnat des constructeurs pour la première fois depuis 1983.

La suite de l’idylle a tout d’un conte de fées : entre 2000 et 2004, "Schumi" décroche cinq titres de champion du monde. Simultanément, Ferrari engrange autant de succès au championnat des constructeurs. En 2006, l’Allemand raccroche le volant après avoir obtenu une frustrante deuxième place au classement final de la saison, derrière l’Espagnol Fernando Alonso. Une retraite à laquelle il met un terme en 2010, où il signe son retour au volant d’une Mercedes, l’ennemi héréditaire de Ferrari.

Dans l’ombre de Michael, son cadet Ralf n’a jamais vraiment eu l’occasion de briller. Après dix ans de carrière (1997-2007), dont la moitié chez Williams, il compte tout de même six victoires et 27 podiums. Un bilan très correct mais qui reste famélique comparé à celui de son aîné.