Répondant à l'appel de leurs leaders à contrer le pouvoir en place, des opposants ont organisé à travers le pays des manifestations qui, à Daloa, ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. La Croix-Rouge fait état de deux morts.
AFP - Deux personnes sont mortes lundi dans des violences à Daloa, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, où des manifestants se sont affrontés aux forces de l'ordre, a-t-on appris auprès du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Il y a eu "deux décès" parmi "13 blessés" évacués des lieux de la manifestation vers l'hôpital de la ville par la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire, a indiqué cette source à l'AFP, sans préciser l'origine des décès et des blessures.
itInterrogée par l'AFP, une source hospitalière a évoqué "plusieurs morts et plusieurs blessés", sans plus de précision.
L'opposition locale avait organisé dans un quartier une journée "ville morte" contre le président Laurent Gbagbo et des jeunes avaient placé sur la voie des pneus enflammés, a indiqué un responsable local du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition d'opposition).
Les forces de l'ordre sont intervenues en lançant des gaz lacrymogènes et ont ensuite tiré "à balles réelles", a-t-il accusé.
Une source de la gendarmerie a démenti des tirs à balles réelles et une autre a expliqué que les forces de l'ordre avaient dû contenir des "pillards" qui visaient des commerces du centre-ville.
Par ailleurs, à Abobo, quartier populaire du nord d'Abidjan, où des échauffourées avaient opposé dans la matinée des jeunes aux forces de l'ordre, le CICR a indiqué avoir enregistré "trois blessés" qui ont été évacués vers un hôpital.
Un membre du personnel médical avait affirmé plus tôt à l'AFP avoir vu un civil étendu sur le sol et "très mal en point" pris en charge ensuite par une ambulance.
La police a annoncé que deux de ses hommes ont été "blessés par balles" par "des individus non identifiés", alors que les forces de sécurité tentaient de rétablir l'ordre.
Un responsable local d'opposition a assuré qu'il n'y avait pas eu de "mot d'ordre" et évoqué un "mouvement populaire".
Lancées la semaine dernière, les manifestations de l'opposition contre la dissolution du gouvernement et de la commission électorale par M. Gbagbo se sont poursuivies lundi, avec notamment le saccage du domicile du porte-parole du chef de l'Etat à Katiola (centre).