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Libération des 4 islamistes réclamés par Al-Qaïda en échange de Pierre Camatte

Selon une source sécuritaire, deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabè membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique ont été remis en liberté. Le groupe terroriste menaçait de tuer l'otage français Pierre Camatte s'ils n'étaient pas relâchés.

AFP - Quatre islamistes détenus au Mali et dont la libération était exigée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour relâcher un otage français, ont été "libérés dans la nuit de dimanche à lundi", a indiqué lundi à l'AFP une source sécuritaire malienne.

"Les quatre combattants d'Al-Qaïda ont été libérés dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir purgé leur peine" de neuf mois de prison, a affirmé une source sécuritaire malienne.

Al-Qaïda demandaient leur libération contre celle du Français Pierre Camatte, séquestré dans le nord du Mali depuis la fin novembre.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait menacé de tuer le Français, si ses demandes n'étaient pas satisfaites avant le 20 février.

Les quatre hommes libérés - deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé - avaient été arrêtés en avril 2009 dans le nord du Mali puis placés en détention préventive.

La semaine dernière, ils avaient finalement été condamnés au Mali pour "détention illégale d'armes de guerre" à des peines déjà purgées, et ils se trouvaient "juridiquement libres".

Les deux Algériens libérés étaient réclamés par Alger qui voulait les poursuivre pour des attaques sur son sol.

Une fois les islamistes libres et transférés dans le nord du Mali, le "processus de libération" de l'otage français pourrait commencer, avait indiqué dimanche une source malienne proche du dossier.

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, avait effectué deux visites à Bamako, le 1er et le 13 février, dans le cadre de cette affaire. Lors de sa seconde visite, il était accompagné par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant.

Selon des sources maliennes, les émissaires français avaient alors "demandé au Mali de tout faire pour obtenir la libération des otages".

Outre le Français, Aqmi retient actuellement cinq Européens dans la zone désertique du nord du Mali: trois Espagnols capturés le 29 novembre en Mauritanie et un couple d'Italiens kidnappés le 17 décembre, également en Mauritanie.

Dimanche, le président malien Amadou Toumani Touré avait déclaré à Bamako avoir "de l'espoir pour (la libération) de tous les otages" européens.

Pour la libération de l'Italien, les ravisseurs avaient exigé la libération de ces quatre islamistes détenus au Mali mais aussi de combattants détenus en Mauritanie, selon une source proche du dossier.

Le quotidien espagnol El Mundo a par ailleurs affirmé dimanche, sans spécifier ses sources, que Madrid avait passé un accord avec Aqmi pour payer une rançon de "5 millions de dollars" pour la libération des trois Espagnols.

Par ailleurs, un homme présenté comme le "principal auteur" de l'enlèvement de trois humanitaires espagnols le 29 novembre en Mauritanie a été arrêté par la police mauritanienne, a-t-on appris lundi de source sécuritaire à Nouakchott.

Au cours des dernières semaines, des sources gouvernementales maliennes avaient fait savoir que Bamako refusait de "libérer des islamistes en échange d'un otage". Puis, selon les observateurs, le Mali a finalement adopté une position d'"équilibriste", en alliant "droit et humanitaire" pour sauver la vie du Français.