AFP - Le président malien Amadou Toumani Touré a annoncé dimanche à Bamako avoir "de l'espoir pour (la libération) de tous les otages" européens - trois Espagnols, deux Italiens et un Français - détenus par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

"J'ai de l'espoir pour (la libération) de tous les otages", a brièvement déclaré le président Touré à quelques journalistes, dont celui de l'AFP.

Un négociateur malien s'exprimant sous couvert de l'anonymat a assuré que l'otage français Pierre Camatte était pour sa part "en vie et bien traité" après la fin samedi de l'ultimatum d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) le concernant.

"L'otage Français est bien traité, il est en vie. Nous en avons eu l'assurance de ceux qui le détiennent", a-t-il déclaré à l'AFP. "L'otage français se porte bien, mais tous les autres aussi", a-t-il poursuivi.

Outre le Français Pierre Camatte, enlevé fin novembre dans le nord du Mali, cette branche d'Al Qaïda détient aussi trois Espagnols, capturés le 29 novembre en Mauritanie, et un couple d'Italiens, dont une femme d'origine burkinabè, kidnappés le 17 décembre, également en Mauritanie.

Les ravisseurs ont exigé la libération de quatre de leurs combattants détenus au Mali en échange de la remise en liberté de M. Camatte.

Ces islamistes (deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabè) ont été condamnés jeudi par un tribunal de Bamako pour "détention illégale d'armes de guerre" et, ayant déjà purgé leur peine, sont "juridiquement libres", donc en passe d'être libérés, avait indiqué vendredi une source judiciaire.

Dimanche, ils étaient toujours détenus mais seront "très très bientôt" libres, selon une source proche du dossier. Les deux Algériens sont pourtant réclamés par Alger qui veut les poursuivre pour des attaques sur son sol.

Une fois les islamistes libres et transférés dans le nord du Mali, le "processus de libération" de l'otage français pourrait alors commencer mais il devrait prendre "plusieurs jours", selon cette source proche du dossier.

Pour la libération de l'Italien, les ravisseurs ont exigé la libération de ces quatre islamistes détenus au Mali, mais aussi de combattants détenus en Mauritanie, selon une source proche du dossier.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait fixé un premier ultimatum au 30 janvier concernant uniquement le Français, avant de le repousser au 20 février, menaçant de le tuer si ses demandes n'étaient pas satisfaites. Dans le cas de l'otage italien, l'ultimatum a été fixé au 1er mars.

Ces menaces sont prises d'autant plus au sérieux que, début juin, Aqmi avait annoncé avoir tué, pour la première fois, un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer, Londres ayant refusé d'accéder à ses exigences.

Concernant les otages espagnols, Madrid serait en train de payer cinq millions de dollars à Al-Qaïda pour leur libération, a assuré dimanche le quotidien El Mundo.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères a indiqué dimanche matin n'avoir "aucune nouvelle information officiellement" au sujet des trois membres d'une association humanitaire espagnole.