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Des salariés de Total occupent la raffinerie de Dunkerque

Des employés du groupe pétrolier Total occupent le siège administratif de la raffinerie de Dunkerque. Ces salariés protestent contre la possible fermeture du site qui entraînerait quelque 600 suppressions de postes.

REUTERS - Des salariés de Total  ont occupé mardi le siège administratif de la
raffinerie de Dunkerque (Nord) pour protester contre sa possible fermeture.

Une grève nationale doit par ailleurs débuter mercredi dans le secteur du raffinage en France.

La raffinerie des Flandres, qui représente 13% des capacités françaises de raffinage de Total, est fermée depuis le 15 septembre dernier en raison, dit la direction, de marges de raffinage insuffisantes et de débouchés jugés trop faibles.

Le site emploie 620 personnes dont 260 équivalents temps plein employés par des sous-traitants. Sa fermeture entraînerait quelque 600 suppressions de postes, selon les syndicats.

Après une assemblée générale des personnels mardi matin, les grévistes, au nombre d'une centaine, ont occupé dans un premier temps le hall du siège de la raffinerie puis les étages et le bureau du directeur, qui avait quitté les lieux avant leur arrivée.

"Il reste actuellement une trentaine de personnes qui occupent les bureaux", a dit à Reuters le directeur de la communication de la raffinerie. "Les grévistes laissent passer librement les salariés non grévistes", a ajouté Maxime Delanoix.

Les syndicats CGT, Sud et FO ont déclaré dans un communiqué qu'ils entendaient rester sur place tant qu'ils n'auraient pas obtenu la désignation d'un médiateur, notamment. Ils demandent aussi le retrait des vigiles de l'entreprise.

"Nous sommes dans les bureaux de la direction et nous y resterons tant que nous n'aurons pas de réponses à nos questions légitimes sur l'avenir du site", a expliqué à Reuters Philippe Wullens, délégué du syndicat Sud.

Pression gouvernementale

Pierrick Bellé, de la CGT, a expliqué que l'action pouvait durer. "Nous en avons marre, ils ne nous prenaient pas au sérieux. Ils vont comprendre que nous sommes déterminés", a-t-il dit.

Une grève est en cours depuis mi-janvier sur le site de Dunkerque. Les syndicats avaient lancé un ultimatum demandant la reprise des activités avant le 15 février sous peine d'occupation.

Le groupe pétrolier Total, troisième en Europe par la capitalisation, avait annoncé le 1er février le report de la décision définitive sur l'avenir du site de Dunkerque d'ici la
fin du premier semestre, soit après les élections régionales des 14 et 21 mars.

Le groupe laisse cependant clairement entendre qu'une fermeture est possible, voire probable. Un comité central d'entreprise a été programmé le 29 mars.

Le gouvernement exerce une forte pression sur la direction, exigeant des solutions en cas de fermeture. Les syndicats veulent être fixés sur leur sort avant mars et demandent une table ronde sur l'avenir de Dunkerque et du raffinage.

Total affirme qu'aucun emploi ne sera supprimé.

La création d'un centre d'assistance technique et d'une école de formation à Dunkerque pourraient représenter les deux tiers des emplois de l'établissement actuel, assure le groupe, mais les syndicats disent ne pas y croire.

Ces derniers estiment qu'il s'agit en réalité d'augmenter encore les profits en réorganisant le raffinage dans des pays à bas coûts. Total a réalisé 13,9 milliards d'euros de profits en 2008 et 7,78 milliards en 2009.

Le groupe entend réduire sa capacité de raffinage de 500.000 barils par jour entre 2007 et 2011.

Si Dunkerque fermait, le groupe aurait encore besoin de réduire, selon les estimations de Reuters, de 150.000 à 170.000 barils par jour sa capacité de production pour atteindre son objectif.