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Un proche de Georges Frêche a déposé une plainte contre le Parti socialiste, estimant que la constitution d'une liste concurrente à celle du président sortant de la région en Languedoc-Roussillon enfreint un règlement interne du PS.

REUTERS - Le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, a chargé le 29 janvier la maire socialiste de Montpellier (Hérault), Hélène Mandroux, de conduire une liste contre la liste divers gauche du président du conseil régional sortant, Georges Frêche, à la suite d'un dérapage verbal de ce dernier.

Georges Frêche a été exclu du PS en 2007.

Didier Codorniou, tête de liste pour l'Hérault, estime que la direction du PS a enfreint les statuts et le règlement interne du parti relatif aux procédures de désignations électorales.

"Le 10 mars prochain, je plaiderai donc l'annulation de la désignation de Mme Mandroux par le Parti Socialiste pour conduire une liste PS à ces régionales", a expliqué vendredi à Reuters l'avocat parisien de Didier Cordorniou, Me Jean-Yves Dupeux.

"Le jugement du tribunal sera très probablement mis en délibéré mais il est manifeste que sa décision d'un éventuel retrait de la liste de Mme Mandroux devra être rendue avant le 14 mars", date du premier tour des régionales, a-t-il précisé par téléphone.

Emmanuelli temporise

Didier Codorniou avait été largement élu "premier des socialistes" à l'automne dernier par les militants des cinq fédérations socialistes départementales lors de primaires pour les élections régionales avant de confier la tête de liste à Georges Frêche.

"La désignation par Paris de Mme Mandroux pour constituer une liste constitue un désaveu manifeste de la volonté des militants locaux du PS et une violation des règles internes au Parti", avait expliqué la semaine dernière Didier Codorniou.

Pour Henri Emmanuelli, député socialiste des Landes, "il n'était pas question de sanctionner les fédérations de Languedoc-Roussillon" en investissant Hélène Mandroux.

Evoquant les "provocations" de Georges Frêche, il a déclaré sur France Info qu'il ne fallait pas "en faire une affaire stratosphérique".

"A l'arrivée, ce sont les électrices et les électeurs de Languedoc-Roussillon qui trancheront la question", a-t-il dit.

Quant à l'hypothèse d'un duel au second tour entre Georges Frêche et Raymond Couderc, tête de liste de la majorité, elle est sans ambiguïté pour Henri Emmanuelli.

"Je n'aimerais pas voir la région tomber entre les mains de M. (Raymond) Couderc, qui est aujourd'hui la tête de liste de l'UMP mais qui était aussi avec M. (Jacques) Blanc associé au Front national pour gérer le Languedoc-Roussillon", a-t-il expliqué.

"Alors quand même, entre la droite et la gauche je sais toujours où est mon devoir", a-t-il dit.

Henri Emmanuelli a critiqué la "surenchère" d'Europe Ecologie dont la tête de liste dans la région, Jean-Louis Roumégas, n'est pas parvenue à faire union avec Hélène Mandroux au premier tour. Ce "n'est peut-être pas très responsable", a-t-il jugé.