Célébré en grande pompe par Téhéran, l'anniversaire de la Révolution islamique doit être l'occasion pour le régime de démontrer qu'il bénéficie d'un large soutien populaire. Mais les opposants entendent jouer les trouble-fête.
Les célébrations du 11 février en Iran ont toujours été une opportunité pour les autorités de démontrer qu’elles bénéficient d’un soutien populaire. Mais, cette année, les opposants à Mahmoud Ahmadinejad, reconduit à la présidence en juin 2009 au terme d’un scrutin contesté, comptent bien jouer les trouble-fête.
Les leaders de l’opposition, Mir Hossein Mousavi et Mehdi Karroubi, qui ont lancé le "mouvement vert" de protestation, appellent régulièrement leurs sympathisants à manifester. Les forces de sécurité redoutent ainsi que les célébrations de l’anniversaire de la Révolution islamique servent de prétexte aux opposants pour défiler à nouveau dans la rue.
Le 27 décembre 2009, jour sacré de l’Achoura pour les chiites, huit personnes ont été tuées et des centaines d’autres arrêtées lors de rassemblements. Les autorités accusent régulièrement les manifestants d’être à la solde de puissances étrangères et de vouloir renverser le régime.
Internet défaillant
Les dirigeants voudraient que la fête de jeudi démontre l’unité du peuple iranien. Ce jour doit porter un coup à l’"arrogance" de certains pays étrangers, selon l’ayatollah Ali Khamenei. Le leader suprême iranien soutient le président Mahmoud Ahmadinejad et rejette les accusations de fraude au cours de l’élection de juin 2009.
À l’approche des commémorations, les connexions internet et les réseaux de messages électroniques connaissent des défaillances. Des perturbations que le pouvoir met sur le compte de problèmes techniques.
L’opposition a pris l’habitude d’utiliser Internet et les SMS pour organier ses rassemblements et diffuser des photos prises au cours des manifestations. Les médias étrangers ont reçu, eux, l’interdiction de couvrir ces défilés.
En février 1979, après 15 années d’exil, l’ayatollah Khomeiny profitait du renversement du shah par le peuple pour prendre le pouvoir. Il remplace alors la monarchie par une théocratie reposant sur des principes énoncés par des juristes islamistes. Khomeiny restera le leader suprême iranien jusqu’à sa mort en 1989.