
Attendus jeudi à Bruxelles, les dirigeants européens doivent se pencher sur les moyens à mettre en œuvre pour secourir la Grèce dont le plan de sortie de crise proposé par le gouvernement suscite la grogne de ses fonctionnaires.
REUTERS - La police grecque a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants mercredi matin dans le centre d'Athènes, à l'occasion d'une journée de grève nationale dans la fonction publique pour protester contre le plan d'austérité du gouvernement.
La grève des fonctionnaires grecs constitue le premier test majeur de la volonté du gouvernement d'appliquer son plan d'austérité destiné à résorber le fort déficit budgétaire du pays, qui ébranle la zone euro.
"Les policiers ont tiré des grenades lacrymogèmes quand des éboueurs ont voulu
forcer avec leurs bennes à ordures un cordon de sécurité afin de rejoindre le cortège principal", a dit un porte-parole de la police.
Des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre mais le calme est rapidement revenu, a-t-il ajouté.
Un défilé se déroulait dans la matinée dans le centre de la capitale, au rythme des tambours, et un rassemblement était prévu plus tard dans la journée devant le parlement.
Les transports aériens sont suspendus, de nombreuses administrations et écoles sont fermées et seul le personnel d'urgence est présent dans les hôpitaux.
Jeudi, les dirigeants européens aborderont la question de la Grèce lors d'un sommet économique extraordinaire à Bruxelles. Les agences de notation et les responsables européens, qui ont appelé le gouvernement grec à se montrer ferme, suivront cette grève de près.
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Gel des salaires
Athènes a annoncé mardi les mesures contenues dans son plan d'austérité, dont l'objectif est de faire économiser à l'Etat 800 millions d'euros en 2010.
Les syndicats s'opposent au projet de geler les salaires, de ne remplacer qu'un départ sur cinq dans la fonction publique et de supprimer les primes que de nombreux Grecs touchent en plus de leur salaire de base. Ils estiment en outre que la réforme fiscale prévue sera néfaste pour les plus pauvres.
"Ils avaient promis que les riches paieraient, mais c'est aux pauvres qu'ils vont prendre l'argent", a accusé Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat de la fonction publique ADEDY.
"C'est contre cette politique que nous luttons, pas contre les efforts pour sortir de la crise", a-t-il nuancé.
Panayotis Daskalakos, fonctionnaire âgé de 65 ans, s'est lui aussi dit opposé à ces réformes.
"Les mesures concernant les fonctionnaires sont tout simplement injustes. Nous ferons grève, même si nous ne croyons pas que cette bataille puisse être gagnée. Nous savons que le gouvernement n'agit ainsi que pour faire plaisir à Bruxelles, sans penser à nous", a-t-il dit.
Le syndicat ADEDY, qui représente environ 500.000 salariés, a annoncé mardi qu'il se joindrait probablement à la grève du secteur privé programmée le 24 février, et envisage d'en organiser une autre en mars.