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Ambiance de fin de règne pour le Pharaon Salah à Liverpool
Mohamed Salah a-t-il déjà joué son dernier match avec Liverpool ? La superstar égyptienne a été écarté par le club pour le choc de Ligue des champions contre l'Inter Milan. La guerre est déclarée entre le Pharaon, légende vivante des Reds, et le club où il a écrit l'histoire.
Mohamed Salah vient de passer trois matches dans la peau d'un remplaçant. Le torchon brûle entre lui et Liverpool. © Yasin Akgul, AFP

Depuis 2017, Salah a tout vécu, tout gagné avec Liverpool : La Ligue des champions, la Premiere league qui échappait au club depuis 30 ans, la Coupe de la Ligue, celle d'Angleterre.... 

L'Égyptien a bâti une histoire d'amour XXL avec les supporters des Reds. Logique avec 250 buts en 420 matches (dont 383 disputés comme titulaire). Mais les histoires d'amour finissent mal en général et celle de "Mo" Salah avec Liverpool est bien partie pour s'achever. 

"Jeté en pâture par le club"

La tension monte entre le joueur et le club. En cause : des déclarations incendiaires de Salah samedi 6 décembre après le décevant match nul contre Leeds. Un match qu'il a disputé dans la peau d'un remplaçant pour la troisième fois d'affilée, une anomalie dans son histoire avec le club.

Situation "pas acceptable", "promesses" non tenues par le club, "plus aucune relation" avec l'entraîneur : l'attaquant star a vidé son sac publiquement et ouvert la porte à un départ, car "le club m'a jeté en pâture" ("thrown under the bus" en VO).

Les mots ont fait l'effet d'une d'une détonation. "Salah s'est assuré que tous les autres membres de Liverpool - la hiérarchie du club, son entraîneur et même ses coéquipiers qu'il prétendait aimer - se retrouvent sous le bus avec lui", a commenté The Guardian, lundi.

L'ensemble de la presse semble partager l'avis du quotidien, selon lequel "l'accès de colère égocentré de Salah trahit Liverpool". Pour l'Égyptien, "c'est soit vous me soutenez et vous virez l'entraîneur, soit vous me vendez", résume The Sun, en reprenant l'expression "guerre civile" également utilisée par The Daily Mail.

La réaction du club était guettée de près. Si elle a semblé prendre le chemin de l'apaisement lorsque l'ailier égyptien a pris part à l'entraînement collectif lundi en fin de matinée, elle a finalement opté pour la fermeté : Salah n'est pas monté dans l'avion pour le sommet contre l'Inter Milan en Ligue des champions. 

La fermeté de Liverpool

Si les dirigeants de Liverpool ne se sont pas exprimés publiquement, son absence pour le match de Ligue des champions est facile à décrypter : aucun joueur n'est au-dessus du collectif, aucun joueur n'est au-dessus de l'entraîneur.

Ce dernier l'a confirmé lundi soir en conférence de presse. "En général je suis calme et poli, mais ça ne signifie pas que je suis faible. Si un joueur fait autant de commentaires, c'est à moi, à nous en tant que club, de réagir. Et notre réaction est visible au fait qu'il ne soit pas là", a dit Arne Slot.

Le Néerlandais a repoussé à plus tard la gestion de cet encombrant dossier, sans livrer le fond de sa pensée. Il s'est dit "convaincu qu'il y a toujours une possibilité pour un joueur de revenir". 

En 2024-25, le "roi d'Égypte" avait inscrit 29 buts et délivré 18 passes décisives en championnat, une contribution majeure à la couronne nationale décrochée dès le mois d'avril, et célébrée par une foule en liesse fin mai. Cet état de forme éblouissant a conduit le club à le prolonger, avec une belle revalorisation salariale à la clé. Mais le rendement de l'ailier droit s'est tari après l'été (quatre buts seulement en championnat, un en Ligue des champions), son manque de travail défensif a été pointé du doigt et son statut d'intouchable a été remis en cause.

Est-ce la fin ? "Je n'en ai aucune idée. Je ne peux pas répondre à cette question à l'heure actuelle", a botté en touche Arne Slot. 

Il se pourrait donc qu'en s'envolant pour la CAN 2025 au Maroc, Mohamed Salah fasse ses adieux à la ville anglaise.

Avec AFP