Prise record à Casal de Avarela, au centre du Portugal : près d'une tonne et demie d'explosifs et un véritable arsenal ont été trouvés dans une cache d'armes de l'ETA.
AFP - Près d'une tonne et demie d'explosifs a été trouvée dans la cache de l'ETA découverte au Portugal, l'une des plus grosses prises jamais effectuées dans le cadre de la lutte contre l'organisation séparatiste basque, a annoncé samedi le ministère espagnol de l'intérieur.
"Les forces de sécurité portugaises ont saisi près de 1,5 tonne d'explosifs dans la maison utilisée par la bande terroriste ETA au Portugal", a indiqué le ministère dans un communiqué.
La gendarmerie portugaise avait dans un premier temps annoncé vendredi avoir découvert près de 500 kilogrammes d'explosifs et "divers engins prêts à l'emploi" dans une maison qui servait apparemment de "cache" à l'ETA, située à Casal da Avarela, près d'Obidos (centre du Portugal).
Cette saisie était présentée samedi soir par les médias espagnols commme l'une des plus importantes jamais effectuées dans le cadre de la lutte contre l'ETA, organisation tenue pour responsable de 828 morts en plus de 40 ans de violences pour l'indépendance du Pays Basque (nord).
Selon l'agence Europa Press, il s'agit de "la plus importante saisie en 10 ans". Le 30 septembre 1999, la police française avait retrouvé 2.500 kg d'un stock de huit tonnes de dinamite volé deux jours plus tôt par un commando de l'ETA à Plévin, en Bretagne (ouest), dans un dépôt d'explosifs de carrières de la société Titanite.
Quelques mois plus tôt, le 4 avril 1999, la police française avait saisi 1.150 kilos d'explosifs dans un garage de Bayonne, au Pays Basque français (sud-ouest).
Les enquêteurs portugais ont également découvert "plusieurs ordinateurs et du matériel en cours d'analyse qui a permis d'identifier deux présumés terroristes", Andoni Cengotitabengoa et Oier Gomez Mielg.
C'est une véritable poudrière que les enquêteurs portugais ont découverte dans la maison de Casal da Avarela où résidaient selon Madrid ces deux activistes, avant de l'abandonner précipitammment ces derniers jours.
Ils y ont trouvé "1.330 kilos de nitrate d'amonium répartis dans 12 bidons et quatre sacs, 75 kilos de nitrate de potasium répartis dans trois sacs, 40 litres d'acide sulfurique, de pentrite et de poudre d'aluminium", a précisé Madrid.
Ils ont également saisi des plans du Portugal et d'Espagne, "avec des annotations manuscrites en cours d'analyse, un carte de la région de Coimbra (Portugal), plusieurs caissons vides pouvant servir à la confection de bombes-ventouses, ainsi que plusieurs plans de Madrid, Cadix et San Fernando" (sud de l'Espagne).
Madrid souligne que l'opération avait débuté le 1er février quand la police portugaise avait détecté une fourgonnette suspecte circulant à Obidos.
Se sentant repérés, les occupants de ce véhicule "volé en février dans la localité de Castelo Branco" et portant de fausses plaques d'immatriculation, s'étaient enfuis avant d'abandonner la fourgonnette.
Quatre détonateurs "du type de ceux habituellement utilisés par l'ETA" avaient été découverts à l'intérieur du véhicule.
Cette saisie conforte les soupçons que nourrissent depuis des mois les enquêteurs espagnols selon lesquels l'ETA, gênée par la pression policière en Espagne et en France, sa traditionnelle base arrière, cherche à trouver refuge au Portugal pour y préparer ses attentats.
Cette saisie s'est produite moins d'un mois après l'arrestation dans le nord du Portugal de deux membres présumés de l'ETA qui avaient dans un premier temps échappé à un contrôle de police et sont actuellement incarcérés à Lisbonne.