
De jeunes Marocains du collectif GenZ 212 manifestent contre la corruption et pour réclamer une réforme des soins de santé et de l'éducation, à Rabat, au Maroc, le 4 octobre 2025. © Mosa'ab Elshamy, AP
Au Maroc, la mobilisation veut trouver un nouvel élan. Le collectif de jeunes GenZ 212, qui réclame depuis fin septembre des réformes dans les secteurs de la santé et de l'éducation au Maroc, a annoncé lundi 13 octobre l'organisation de "sit-in pacifiques" dans la majorité des villes du pays samedi.
"Nous appelons toute la jeunesse marocaine ainsi que l'ensemble des citoyennes et citoyens à se mobiliser massivement pour soutenir ce mouvement jusqu'à la satisfaction de nos revendications", a déclaré dans un communiqué le mouvement, dont les fondateurs demeurent anonymes. Il a également appelé à une campagne de boycott, sans en préciser la cible.
Depuis le 27 septembre, le collectif, fort de plus de 210 000 adhérents sur la plateforme Discord, a organisé presque chaque soir des rassemblements à travers le Maroc, réunissant des centaines de personnes.
Mais jeudi à la veille d'un discours très attendu du roi Mohammed VI, qui a exhorté le gouvernement à accélérer les réformes sociales, la mobilisation a paru s'essouffler. Les manifestations n'ont rassemblé que quelques dizaines de protestataires à Rabat ou Casablanca, selon des journalistes de l'AFP.
GenZ 212 réclame des services publics d'éducation et de santé décents, la lutte contre la corruption et que le gouvernement rende des comptes. "Comme priorité absolue", il exige la libération immédiate des "détenus d'opinion arrêtés pour leur participation pacifique".
Afriquia ciblée par les manifestants
Aux premiers jours de cette mobilisation initialement interdite, la police a procédé à des centaines d'interpellations. Environ 550 personnes font l'objet de poursuites, dont certains ont été maintenus en détention.
Des heurts et actes de vandalisme ont marqué certaines manifestations. Trois personnes, dont un étudiant en cinéma venu, selon ses proches, documenter les protestations, ont été tuées début octobre dans un affrontement avec des gendarmes près d'Agadir.
Lors de manifestations récentes à Casablanca (ouest), l'AFP a vu des pancartes visant notamment Afriquia, l'un des principaux réseaux de stations-services du pays, filiale du conglomérat Akwa, détenu en grande partie par la famille du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch – la troisième fortune du pays avec un patrimoine de 1,5 milliard de dollars (Forbes 2025).
GenZ 212 a pris racine dans un mouvement de protestations né à la mi-septembre après le décès, à l'hôpital public d'Agadir (sud), de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.
Avec AFP