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Démission, dissolution, destitution : les appels des différents partis après le départ de Lecornu
Après la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lacornu, la plupart des forces politiques françaises ont réagi à la décision prise par l'éphémère chef de gouvernement d'Emmanuel Macron. De l'appel à voter une motion de destitution à l'appel à la démission du président de la République, tour d'horizon des réactions parti par parti.
Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu à l'hôtel Matignon, le 6 octobre 2025. © Stéphane Mahé, AP
  • La France insoumise appelle de nouveau à la destitution d'Emmanuel Macron

Quelques minutes après l'annonce de la démission de Sébastien Lecornu, La France insoumise (LFI) a demandé, lundi 6 octobre, "l'examen immédiat" à l'Assemblée nationale de sa motion de destitution du président Emmanuel Macron.

"Après la démission de Sébastien Lecornu, nous demandons l'examen immédiat de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d'Emmanuel Macron", a écrit sur X le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.

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Cette motion de destitution, déposée début septembre, a été signée par les députés insoumis, mais aussi par des députés des groupes écologistes et communistes. Elle dénonce son "manquement manifestement incompatible avec l'exercice de ses fonctions que constitue son incapacité à assurer la stabilité des institutions, à respecter la souveraineté populaire et à garantir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics".

Le bureau de l'Assemblée doit l'examiner mercredi.

Les insoumis réclament le départ d'Emmanuel Macron depuis l'été 2024 et son refus de nommer un Premier ministre de gauche bien que l'alliance du Nouveau Front populaire soit arrivée en tête aux législatives.

Une première demande de destitution avait déjà été déposée par LFI en septembre 2024. Jugé alors recevable par le bureau de l'Assemblée, le texte avait été largement rejeté en commission. La gauche possédait alors la majorité au bureau, ce qui n'est plus le cas depuis le renouvellement de cette instance la semaine dernière.

  • La "cohabitation" semble avoir les faveur du PS et des Écologistes

D'autres, à gauche, sont plus optimistes sur leur chance d'accéder maintenant à Matignon sans passer par la case dissolution. "Si on veut trouver la stabilité, il faut une alternance, donc une cohabitation", a déclaré le porte-parole du Parti socialiste Arthur Delaporte, en demandant à Emmanuel Macron d'appeler la gauche à gouverner.

Concernant l'appel des insoumis, "ce n'est pas à Jean-Luc Mélenchon de nous convoquer, ça, c'est certain", a-t-il commenté sur BFMTV. "Aujourd'hui, s'il s'agit de constituer un gouvernement de gauche, la présence de LFI fera qu'il sera censuré immédiatement."

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Le Parti socialiste a réuni en milieu de journée sa plus haute instance pour débattre de la situation.

Le son de cloche semblait similaire chez les Écologistes. "Ça parait assez évident que le Parti socialiste (...) ne va pas accourir chez La France insoumise comme si de rien n'était. Ce qui a été dit et fait ces derniers temps laisse des traces", a déclaré leur secrétaire nationale, Marine Tondelier, sur BFMTV, déplorant que "M. Mélenchon n'a pas porté cette ligne" unitaire.

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"On envisage de pouvoir gouverner", a-t-elle ajouté, précisant que les Écologistes "rencontreront l'ensemble de leurs partenaires dans la journée".

  • L'UDR d'Éric Ciotti réclame une nouvelle présidentielle

Le patron de l'Union des droites pour la République (UDR), Éric Ciotti, allié au Rassemblement national (RN), a appelé à un "retour aux urnes", avec l'organisation d'une nouvelle présidentielle.

"Quand il y a crise, la seule solution, c'est l'élection (...), le retour aux urnes", a déclaré l'ex-patron des Républicains, en marge de la présentation de son équipe de campagne municipale à Nice. "Le mieux serait naturellement une élection présidentielle, parce qu'une élection législative, qui va précéder une élection présidentielle dans 16 mois, pourra toujours installer une situation d'incertitude", estime le député.

Il faut "retrouver la légitimité d'un peuple de France qui aujourd'hui est en colère, qui voit que tout se dégrade, qui voit le chômage augmenter, le pouvoir d'achat baisser, l'insécurité exploser dans les quartiers, comme on l'a subie encore à Nice vendredi dernier, l'immigration croître sans limite, nos services publics s'affaisser", a-t-il ajouté.

  • Le RN appelle Emmanuel Macron à choisir entre dissolution et démission

Les deux chefs de file du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont quant à eux appelé Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale, estimant que le chef de l'État avait aussi le choix de démissionner.

"Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes et sans la dissolution de l'Assemblée nationale", a réagi Jordan Bardella tôt le matin en arrivant au siège de son parti pour une réunion.

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Elle est même "absolument incontournable", a abondé la cheffe de file du RN Marine Le Pen, à son arrivée, sans non plus écarter l'hypothèse d'une démission du chef de l'État : "Je n'ai pas à l'appeler à le faire. S'il prend la décision de le faire, je pense que ce serait une décision, là encore, sage", a répondu la patronne de l'extrême droite.

"Je pense que si nous attendons encore, il n'aura pas d'autre choix", a également estimé Jordan Bardella après la réunion au siège du parti.

Marine Le Pen a, en outre, balayé les hypothèses d'un nouveau gouvernement. "On est au bout du chemin, il faut arrêter. Ministres de droite, ministres de gauche, on arrête, et ce sont les Français qui vont décider", a-t-elle insisté.

Avec AFP