
Le président français Emmanuel Macron, à Paris, le 22 juin 2025. © Benoit Tessier, Reuters
Emmanuel Macron a défendu, jeudi 18 septembre dans une interview à une télévision israélienne, sa décision de reconnaître un État palestinien, "meilleure manière d'isoler le Hamas" à ses yeux, tout en condamnant une fois de plus vivement l'offensive à Gaza qui "détruit totalement" la "crédibilité" d'Israël.
"Reconnaître un État palestinien, c'est simplement décider de dire la perspective légitime du peuple palestinien, et que ce qu'il endure aujourd'hui n'a rien à voir avec le Hamas", a dit le président français à la chaîne 12.
"La meilleure manière d'isoler le Hamas"
Emmanuel Macron a plaidé la cause de son plan, qui accompagnera son annonce formelle lundi à l'ONU, estimant qu'il s'agissait d'un "processus" censé "déclencher une série de nouveaux comportements et de nouveaux engagements". L'Assemblée générale de l'ONU a déjà adopté à une large majorité ce plan qui exclut clairement le mouvement islamiste palestinien de toute gouvernance future.
"Donc la reconnaissance d'un État palestinien est la meilleure manière d'isoler le Hamas", qui ne veut pas de la solution à deux États, mais veut "vous détruire", a-t-il expliqué.
Selon Emmanuel Macron, dont la décision est vivement critiquée par les autorités israéliennes, "l'approche de votre gouvernement, de quelques ministres particulièrement, est de détruire la possibilité d'une solution à deux États".
"Il y avait urgence", notamment en raison des menaces d'annexion de la Cisjordanie occupée, "c'était la dernière occasion avant que proposer la solution à deux États ne devienne totalement impossible", a-t-il insisté.
"Briser le cercle vicieux"
Interrogé, le président français a également reconnu qu'il avait "proposé de se rendre" en Israël en amont de la réunion de la semaine prochaine à New York pour expliquer sa position, avant que les autorités israéliennes refusent sa venue. Il a ajouté vouloir continuer à "travailler" avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu'il "respecte".
Pour autant, il a estimé qu'Israël était en train de "détruire totalement" son "image et sa crédibilité" dans l'opinion publique mondiale, en raison des victimes civiles à Gaza.
"Israël a obtenu des résultats uniques en termes de sécurité", "mais mener ce genre d'opérations à Gaza est totalement contre-productif et, je dois le dire, c'est un échec", a dit le président français.
Selon lui, pour "briser le cercle vicieux", "le Hamas doit être détruit, démantelé", mais "l'approche militaire" n'est "pas suffisante".
Emmanuel Macron, qui a assuré ne pas prendre de telles décisions pour des raisons de politique intérieure, a encore déploré de voir "les positions françaises (...) déformées". "Cela nous rend non seulement malheureux, mais même en colère", a-t-il affirmé.
Il a laissé planer la menace de sanctions économiques contre Israël si la nouvelle phase de l'offensive à Gaza, une "énorme erreur", devait se poursuivre.
Enfin, au sujet des appels à boycotter l'Eurovision si Israël y participe, le président français répond "ne pas être favorable au boycott" de manière générale.
Avec AFP