
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le président israélien Isaac Herzog se serrent la main avant leur rencontre à Jérusalem, le 15 septembre 2025. © Nathan Howard, AFP
À la veille d'un déplacement à Doha, le secrétaire d'État Marco Rubio a promis lundi 15 septembre à Jérusalem le "soutien indéfectible" des États-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.
Durant la visite de Marco Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.
"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré Marco Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.
Marco Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des États-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat. La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.
"Animaux barbares"
"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.
Malgré cette critique, Benjamin Netanyahu a estimé que Donald Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.
Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les États à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les États-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.
À Jérusalem, Marco Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".
"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) – et nous continuerons à explorer cette voie –, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.
Le Hamas a été "enhardi", selon Rubio
Marco Rubio a aussi affiché la solidarité des États-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un État de Palestine, au côté d'Israël.
Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel État auquel aspirent les Palestiniens. Les États-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon Marco Rubio, a "enhardi" le Hamas.

Le secrétaire d'État a par ailleurs assisté à l'inauguration d'un tunnel passant sous le quartier palestinien de Silwan jusqu'aux lieux saints, à Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte occupé par Israël depuis 1967. En soirée, Marco Rubio a rencontré à Jérusalem des familles d'otages.
Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.
"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."
Avec AFP