
Un F-35 atterrit sur le porte-avions USS Carl Vinson pendant les exercices militaires Rim of the Pacific (RIMPAC), à environ 160 km au sud d'Oahu, à Hawaï, aux États-Unis, le 19 juillet 2024. © Marco Garcia, Reuters
Dans un contexte de tensions croissantes avec le Venezuela, les États-Unis ont décidé de renforcer un peu plus leur présence militaire dans les Caraïbes pour lutter contre les cartels de la drogue, avec l'annonce, vendredi 5 septembre, de l'envoi de dix avions de combat F-35 à Porto Rico.
Selon des sources américaines, les F-35 doivent rejoindre un aérodrome de l'île des Caraïbes – qui est un territoire rattaché aux États-Unis et compte trois millions d'habitants.
Ce déploiement s'ajoute à celui, récent, de bâtiments de guerre américains dans la mer des Caraïbes, alors que le président Donald Trump accuse son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, dirigeant de gauche, d'être à la tête d'un réseau de trafic de drogue.
Sept bâtiments américains présents dans les Caraïbes et un autre dans l'est du Pacifique participent actuellement à la lutte contre le narcotrafic en Amérique latine, selon une responsable au Pentagone.
Cette semaine, le président américain a annoncé que les États-Unis avaient frappé un "bateau transportant de la drogue", tuant 11 "narcoterroristes". Il les a présentés comme des membres de Tren de Aragua, un cartel vénézuélien implanté dans plusieurs pays et classé comme organisation terroriste par Donald Trump.
Le ministère américain de la Défense, que le président rebaptise vendredi en ministère de la Guerre, a par ailleurs dénoncé, jeudi, le survol d'un de ses navires de guerre par des avions militaires vénézuéliens dans les eaux internationales.
Le Pentagone a qualifié l'événement de "geste hautement provocateur" et mis en garde Caracas contre toute escalade.
"Démonstration de force"
Mais pour Nicolas Maduro, la présence de navires militaires américains dans les Caraïbes "vise le Venezuela" et représente une "menace". Le successeur de Hugo Chavez a même évoqué le risque d'un débarquement américain et d'un "changement de régime", bien que les États-Unis n'aient jamais menacé ouvertement d'envahir son pays.
Pour Nicolas Maduro, le Venezuela est prêt à la "lutte armée pour la défense du territoire national".
Le président vénézuélien, en fonction depuis douze ans après une réélection en 2024 marquée par des soupçons de fraude massive, est considéré par le secrétaire d'État américain Marco Rubio comme un "fugitif recherché par la justice" aux États-Unis, qui ont d'ailleurs mis sa tête à prix.
Les États-Unis ont clairement opté pour la manière forte dans leur lutte contre le narcotrafic venant d'Amérique latine, choisissant de militariser leurs opérations. Un changement de doctrine pour Washington.
Selon Gustavo Flores-Macias, doyen de l'école d'affaires publiques de l'Université du Maryland, recourir à une frappe militaire au lieu d'une traditionnelle opération de police n'a pas pour unique objectif de "décourager les trafiquants de drogue". Cela constitue aussi "une démonstration de force pour montrer au gouvernement de Nicolas Maduro que les États-Unis n'écartent pas une action militaire au Venezuela".
Avec AFP