
Pour Gavin Hastings, l'un des meilleurs joueurs écossais de tous les temps, le XV du Chardon a un coup à jouer face à la France, dimanche, lors de la première journée du Tournoi des VI-Nations. Même si les Bleus partent largement favoris...
“On fait face à la France chez nous dans le premier match. Il faut les faire tomber de leur piédestal. Il faut semer le doute chez eux, c’est le moment.” Pour Gavin Hastings, 61 sélections, 20 capitanats, et 667 points sous le maillot frappé du chardon entre 1986 à 1995, pas de doute : l’Écosse a les moyens de faire chuter le XV de France dimanche, lors du premier match des deux sélections dans le Tournoi 2010.
En effet, pour la légende du rugby écossais, le calendrier joue en faveur des siens : "Le bon moment est de les jouer lors du premier match, à domicile. Ils commencent en général timidement, puis leurs performances s’amélioreront au cours du Tournoi." "Big Gav" n'a sûrement pas oublié le Tournoi 2006, quand le XV du Chardon avait fait chuté les Bleus d'entrée (20-16).
L’Écosse dispose d’un autre atout de surcroît : son nouveau sélectionneur, Andy Robinson, qui fut l’entraîneur adjoint de l’Angleterre championne du monde 2003. "Il a fait un très bon boulot depuis qu’il est arrivé à Edimbourg en juin 2009. N’oublions pas qu’on a battu l’Australie l’automne dernier (9-8)", note Gavin Hastings.
"Nous sommes costauds en mêlée et en touche"
"Cette année, comme d’habitude d’ailleurs, on démarre le tournoi en étant très optimiste ; les équipes écossaises ont signé de bonnes performances dans le Magners League [championnat qui regroupe les clubs irlandais, écossais et gallois, ndlr]. Nous sommes costauds en mêlée et en touche. Nous sommes capables de rivaliser avec les cinq autres équipes", ajoute l'ancien joueur.
L’arrivée dans l’équipe du jeune espoir Ruaridh Jackson (20 ans) - par ailleurs neveu de Robert Parsons, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24 - lui donne aussi des raisons d’espérer : “Le poste du numéro dix a été notre point faible récemment. Ça lui fera du bien de se trouver dans l’effectif pour l’expérience et la confiance."
Le "French flair", credo de Lièvremont
Hastings reste toutefois conscient des points faibles de la sélection. "En fait, on manque terriblement d'arrières…On a trop misé sur Chris Paterson [95 sélections et recordman de points pour l’Ecosse avec 738 points, ndlr]. Maintenant, il nous faut d’autres joueurs qui assurent à ces postes. Certes, on a les frères Evans [Max et Thom qui évoluent à Glasgow, ndlr], ou encore Simon Danielli, mais il nous faut des arrières qui aplatissent dans l’en-but."
Lorsqu’on lui parle du jeu des Français, ses sentiments sont partagés. "La France... Ils sont excitants, frustrants, décevants et brillants. Pour qualifier les Bleus, il faut utiliser une combinaison de ces adjectifs. La France est une équipe qui me rend fou. Ils ont beaucoup de talent, mais ne savent pas toujours l’exploiter. Alors pourquoi ne pas simplement l’utiliser avec leur 'French flair' ?", s’interroge-t-il. Ça tombe bien, le sélectionneur des Bleus, Marc Lièvremont, a fait de ce fameux 'French flair' son credo…