L'ex-membre du gouvernement français et opposant togolais Kofi Yamgnane a vu sa candidature à la présidentielle du 28 février invalidée par la Cour constitutionnelle. Sur FRANCE 24, l'intéressé dénonce une "décision politique".
La Cour constitutionnelle togolaise a invalidé, mardi, la candidature de Kofi Yamgnane, ancien membre du gouvernement français, à l'élection présidentielle du 28 février, en raison de deux dates de naissance différentes dans son dossier.
Interrogé par FRANCE 24, l’homme politique franco-togolais, qui possède la double nationalité, dénonce une décision politique. "Ici, on règle habituellement les problèmes à coups de kalachnikov, mais comme ils ne peuvent pas me tirer dessus ils ont trouvé ce subterfuge pour m’écarter" de la course à la présidence, affirme-t-il.
Selon la Cour constitutionnelle, les documents français de Kofi Yamgnane indiquent qu’il serait né le 11 octobre 1945, alors que les papiers togolais font mention du 31 décembre 1945. "Dans mon dossier, j’ai présenté le certificat de naissance sans date. Je ne vois pas où ils sont allés chercher ces deux dates", ajoute-t-il.
"Au Togo, il n’y a pas d’acte de naissance, on dit né en 1945, ce qui est mon cas. Récemment, le pouvoir en place a décidé que tous les gens nés en 1945 sont nécessairement nés le 31 décembre 1945 or, moi, sur mon certificat de naissance, il est déclaré par mes parents que je suis né le 11 octobre 1945", justifie Kofi Yamgnane sur l’antenne de FRANCE 24.
"Cible" des autorités de Lomé
L’ancien secrétaire d'Etat à l’Intégration du président socialiste François Mitterrand, qui s’était fait connaître des Français en devenant le premier maire noir de l’Hexagone dans la commune de Saint-Coulitz, en Bretagne, est le seul des sept candidats à avoir vu sa candidature écartée. Depuis son retour à Lomé, à la fin de l’année 2009, Kofi Yamgnane affirme être la cible des autorités au pouvoir, en particulier du président sortant Faure Gnassingbé, élu en 2005 dans des circonstances chaotiques. Ce dernier, fils du général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans, est le candidat du parti au pouvoir pour la présidentielle.
En décembre dernier déjà, son attaché de presse, Ronan Le Flécher, confiait à france24.com que Kofi Yamgnane était "régulièrement intimidé par le gouvernement en place".