
Au terme d'une nuit de négociations sur les conditions de leur licenciement, les salariés travaillant pour des magasins en liquidation de Pier Import ont libéré la PDG et le directeur général de la société qu'ils retentaient depuis lundi soir.
REUTERS - Des salariés de Pier Import ont retenu deux dirigeants du groupe dans la nuit de lundi à mardi au siège de l'entreprise, près de Paris, afin d'obtenir de meilleures conditions de licenciement, ont annoncé leurs représentants.
Ils ont libéré mardi matin la P-DG Sonia Ben Behe et le directeur général Gérard Démaret de leurs bureaux de Villepinte (Seine-Saint-Denis) au terme d'une assemblée générale où les salariés ont décidé de continuer la lutte sous d'autres formes.
Le groupe de meubles et de décoration a été placé en redressement judiciaire en septembre dernier, ce qui entraîne la fermteture de 25 magasins et 140 licenciements.
"On est dans l'attente d'une réunion avec l'actionnaire majoritaire. Les magasins vont continuer des actions et une grève a été décidée jusqu'à mercredi soir au moins", a déclaré sur i>Télé Yann Boivent, secrétaire du comité d'entreprise de Pier Import.
"Pour l'instant les indemnités qui sont proposées dans le cadre du plan social sont toujours au minimum, c'est-à-dire (...) un mois de salaire pour un salarié qui a cinq ans
d'ancienneté", a-t-il expliqué.
Les salariés réclament un demi-mois de salaire par année d'ancienneté.
S'ils n'obtiennent pas satisfaction d'ici mercredi soir, "les actions peuvent se radicaliser", a prévenu Yann Boivent.
L'action des salariés a été dénoncée par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, pour qui "il ne peut pas y avoir de vraie négociation quand il y a de la violence".
Avec la crise, les séquestrations de dirigeants d'entreprise se sont multipliées en France.
En janvier dernier, les quatre cadres dirigeants d'une entreprise du groupe métallurgique suédois Akers, à Fraisses (Loire), ont été retenus plus de 24 heures par des salariés qui ont finalement obtenu gain de cause sur leurs indemnités de
licenciement et leur reclassement.
Christian Estrosi a prôné mardi des solutions "au cas par cas" pour les salariés.
"Notre devoir, c'est de veiller à ce que tous les dispositifs que nous avons mis en place, à ce que sur le programme de sauvegarde de l'emploi, au cas par cas, nous
apportions une solution d'avenir à chaque salarié", a dit le ministre sur LCI.