La dépression Kirk continue, mercredi 9 octobre au soir, à déverser des trombes d'eau sur le pays, traversant l'Ile-de-France en direction du nord-est avec la Seine-et-Marne désormais en vigilance rouge crues.
Un plaisancier est décédé au large de Sète et un autre est en urgence absolue en raison de la forte houle secouant l'Hérault qui a fait chavirer trois bateaux, a annoncé la préfecture de ce département.
Enedis a annoncé que plus de 64 000 clients étaient privés d'électricité à 19 h, principalement dans le Sud-Ouest.
Un risque de crue "forte à exceptionnelle" sur la rivière Grand Morin, un sous-affluent de la Seine, a justifié le placement de la Seine-et-Marne en vigilance rouge, selon Vigicrues.
Pour jeudi, la Seine-et-Marne reste en vigilance rouge mais Météo France a aussi placé 25 départements en vigilance orange, dont 15 pour "pluie-inondation", cinq pour vent et sept pour crues.
À l'issue d'une réunion de crise à Paris, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a mis en avant la mobilisation de "tous les services de l'État" et a appelé "chacun à la prudence".
"Ces épisodes vont être appelés à se répéter. Nous sommes dans un moment où le dérèglement climatique se traduit concrètement dans nos vies quotidiennes", a-t-elle souligné devant des journalistes.
Le trafic SNCF interrompu dans le Sud-Ouest, des routes coupées
Selon le ministre délégué aux Transports François Durovray, les difficultés mercredi en fin de journée restaient "limitées", avec notamment "quelques avions déroutés".
Sur le rail, il a évoqué la possibilité "d'arbres couchés" ou des "effondrements de talus" et des dispositions prises "pour qu'avant l'ouverture du service" jeudi, "toutes les vérifications soient faites et qu'évidemment la sécurité des usagers soit assurée".
La SNCF a indiqué que plusieurs interruptions de circulation localisées étaient en cours à 19 h afin de garantir la sécurité des voyageurs et du personnel, notamment en Nouvelle Aquitaine, dans les Pays de la Loire et en Rhône-Alpes.
Outre la Seine-et-Marne, où les transports scolaires seront suspendus jeudi, 29 départements sont placés mercredi en vigilance orange, dont 20 pour "pluie-inondation", huit pour "vent" et trois pour crues (Alpes-Maritimes, Meurthe-et-Moselle, Vendée), certains pouvant l'être pour deux vigilances, détaille le bulletin de Météo-France publié à 22 h.
Un mois de pluie était attendu en une journée sur un axe allant de la Vendée à la Champagne-Ardenne, au sud de la Picardie en passant par la région parisienne.
À Noirmoutier-en-l'île en Vendée, le centre hospitalier a été touché par une inondation, qui n'a pas nécessité d'évacuation à ce stade, selon la préfecture de Vendée. De nombreuses routes ont été et sont parfois toujours inondées dans de nombreux secteurs du département. Les pompiers ont réalisé 134 interventions depuis le début de la tempête et ont reçu plus de 536 appels.
En Loire-Atlantique, 22 routes étaient coupées totalement ou partiellement selon le conseil départemental.
Par précaution, la SNCF avait programmé une interruption totale du trafic sur plusieurs axes mercredi, notamment entre Dax (Landes) et Tarbes (Hautes-Pyrénées), Bayonne et Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) ou encore Saintes et Royan (Charente-Maritime).
Des dégâts au Portugal
En Nouvelle-Aquitaine, un fort coup de vent a été ressenti, notamment sur les sommets de l'ouest du massif pyrénéen : selon Météo France, des rafales à 211 km/h ont été enregistrées dans la nuit dans le secteur de la station de ski d’Iraty (Pyrénées-Atlantiques).
Passée d'abord par la péninsule ibérique, Kirk a provoqué des dégâts au Portugal, avec notamment 300 000 personnes privées de courant.
La tempête Kirk poursuit la tendance très humide de l'année sur la majeure partie de la France métropolitaine. Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout dans le pays.
Septembre a aussi été marqué à l'échelle mondiale par des "précipitations extrêmes", exacerbées par les températures anormalement chaudes de la planète depuis plus d'un an, conséquence du changement climatique, selon l'observatoire européen Copernicus.
Avec AFP