
A la Une de la presse, ce mardi 8 octobre, une nouvelle évacuation massive du nord de Gaza, et le projet de l’extrême droite israélienne de recoloniser l’enclave palestinienne. Les interrogations sur la stratégie du Hezbollah. De nouvelles victimes de la violence des gangs en Haïti. L’anniversaire de Vladimir Poutine. Et un avis de linguistes allemands.
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A la Une de la presse, la guerre à Gaza, où l’armée israélienne a poursuivi, hier, l’évacuation du nord de l’enclave palestinienne.
The Jerusalem Post, qui revient aussi sur les commémorations du premier anniversaire des attaques du Hamas, hier également, fait état de "l'évacuation la plus agressive du nord de Gaza entreprise depuis des mois" - la dernière évacuation de cette ampleur datant d’octobre-novembre 2023, au lendemain, précisément, des attaques du Hamas. Le journal indique que "l’assurance a été donnée que ces mesures ne font pas partie d'une stratégie plus vaste visant à vider le nord de Gaza de ses habitants".
Le journal Haaretz revient cependant sur le projet des ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir "d'exploiter ce qu'ils considèrent comme une opportunité historique tombée dans les mains du peuple juif le 7 octobre dernier" : l’occupation de la bande de Gaza. Un projet qui sous-tendrait leur demande de transfert de l’aide humanitaire à l’armée israélienne, présenté comme "une étape pour imposer un gouvernement militaire de facto à Gaza". Toujours dans la presse israélienne, le site d’info Walla affirme, de son côté, que le Yahya Sinwar est toujours vivant et qu’il est également parvenu à reprendre contact avec les négociateurs au Qatar. Ces derniers auraient précisé que le chef du Hamas ne communique plus qu’avec un stylo et du papier et que Yaya Sinwar s’est probablement entouré de plusieurs otages, au sujet desquels il n’aurait toujours pas assoupli sa position.
Et pendant que le Hamas à Gaza semble ne pas fléchir, au Liban, le Hezbollah serait dans le doute. Le quotidien libanais L’Orient Le Jour voit le mouvement chiite confronté à un "dilemme : la reddition ou l’invasion", soit capituler et faire élire "un nouveau président pro-américain", soit se résoudre à une invasion "de grand ampleur" de l’armée israélienne. D’après le journal, la première option aurait été rejetée, à la fois par le président du Parlement Nabih Berry et le Hezbollah, d’après le journal. L’Orient Le Jour, qui s’interroge aussi sur la position du Hezbollah vis-à-vis du parrain iranien. Là encore, le mouvement pourrait avoir tranché et donné "la priorité" à sa survie plutôt qu’à "l’unité des fronts" voulue par Téhéran, qui présente le soutien à Gaza comme un "devoir" pour tous les musulmans de la région.
Quelle stratégie pour l’Iran, menacé par Israël de frappes sur ses site pétroliers et nucléaires? "Washington craint que les Israéliens bombardent les sites nucléaires iraniens, mais le peuvent-ils vraiment ?" : The New York Times en doute. D’après le quotidien américain, les Israéliens "se concentreront plutôt sur des bases militaires, des sites de renseignements ou abritant des dirigeants, du moins dans un premier temps". Le journal n’écarte toutefois pas le danger représenté par le nucléaire iranien et cite les récentes déclarations du secrétaire d’Etat Antony Blinken, affirmant que "la Russie partage avec l’Iran des technologies sur les questions nucléaires". Cette menace nucléaire est d’ailleurs brandie par Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, comme un argument en faveur d’un changement de régime à Téhéran - une ambition aussi vaine que dangereuse, selon The Financial Times. Pour le quotidien britannique, une guerre avec Israël "ne peut que renforcer les partisans de la ligne dure", et si "le changement doit avoir lieu en Iran, les bombardements ne sont pas le moyen d’y parvenir".
En Haïti, près de 70 personnes ont été tués, samedi, à Pont Sondé, au centre du pays, lors de l’attaque d’un gang. The New York Times, qui parle de 88 morts, dont 10 membres du gang qui a perpétré ces atrocités, raconte que ce groupe semble avoir ciblé "en partie des civils qui s'étaient alliés à un groupe d'autodéfense de la région", parce que la police haïtienne aurait été "largement incapable de les protéger", selon eux. D’après Le Monde, trois mois après l’arrivée du premier contingent de policiers kényans à Port-au-Prince, la mission multinationale, mandatée par les Nations unies, pour soutenir, justement, la police haïtienne, affiche des résultats pour le moins mitigés. Sur les quelque 2500 agents prévus au total pour ce dispositif, les effectifs sont encore loin d’être au complet, seulement 400 hommes, environ.
On ne se quitte pas là-dessus. Hier était aussi le jour de l’anniversaire de Vladimir Poutine, 72 ans. The Moscow Times rapporte qu’à cette occasion, des écoliers de tout le pays ont été obligés de lui présenter leurs vœux. Le journal fait notamment état d’enfants faisant la queue pour épeler le mot "Poutine" dans la région de Rostov. Toujours à la rubrique orthographe, quoique dans un registre nettement plus rigolo, The Guardian rapporte que des linguistes allemands se sont penchés sur la question du S apostrophe, utilisé par les anglophones pour marquer le possessif, le nom du propriétaire d’un établissement ("Helene’s", "chez Hélène", par exemple), et ont rappelé que cette apostrophe n’est PAS allemande. Dans la langue de Goethe on met un "s" mais SANS apostrophe ("Helenes", donc). Ce qui est très bien aussi.
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