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Après avoir repoussé à la fin du 1er semestre 2010 sa décision sur une éventuelle fermeture de la raffinerie de Dunkerque, la direction du groupe pétrolier français Total s'est engagée à garantir un emploi à chaque salarié du site.
AFP - Total a reporté lundi à la fin du 1er semestre 2010 sa décision controversée sur le sort de sa raffinerie de Dunkerque, tout en s'efforçant de rassurer les 370 salariés auxquels le groupe a garanti un emploi, alors que la reprise de l'activité semble exclue.
L'annonce a été faite lors d'un comité central d'entreprise au siège du groupe pétrolier à La Défense (Hauts-de-Seine), devant lequel un millier de manifestants, selon une intersyndicale, 500 selon la police, se sont rassemblés.
"Notre volonté a été entendue", s'est félicité sur RTL le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, qui avait assuré un peu plus tôt que le gouvernement n'accepterait pas la fermeture de la raffinerie sans "garanties nécessaires sur la pérennité" des quelque 800 emplois directs et indirects concernés.
La CGT de Total, qui salue un "premier recul de la direction", demande désormais "que le président de la République convoque une table ronde sur l'avenir de la raffinerie" et sur "l'indépendance énergétique" de la France.
"Non aux délocalisations", ont scandé les manifestants, venus de toute la France et notamment de Dunkerque où ils sont en grève depuis le 12 janvier.
A l'approche des élections régionales, de nombreux élus de tous bords étaient montés au créneau pour défendre le maintien de la raffinerie, une des six que détient Total dans l'Hexagone.
Une annonce de fermeture aurait été particulièrement malvenue alors que le géant pétrolier doit annoncer le 11 février ses bénéfices pour 2009, attendus autour de 8 milliards d'euros.
En mars 2009, le groupe pétrolier s'était attiré les foudres de la classe politique après l'annonce de 555 suppressions de postes en France dont 249 d'ici 2013 dans le raffinage, après 13,9 milliards d'euros de profits en 2008.
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a demandé que Total aille "plus loin" que ses obligations légales en cas de fermeture.
"Les activités de raffinage sont confrontées à une baisse structurelle et durable de la consommation de produits pétroliers", qui "a entraîné l'arrêt de la raffinerie des Flandres en septembre 2009", a justifié la direction dans un communiqué.
"Les évolutions attendues du marché ne permettent pas d'envisager aujourd'hui une amélioration de la situation", mais "sans préjuger de la décision qui sera prise", Total "s'engage à garantir à chaque collaborateur un emploi chez Total correspondant à ses compétences" et à temps plein.
En cas de fermeture de la raffinerie seraient créés sur le site un centre d'assistance technique aux opérations de raffinage et une école de formation qui emploieraient deux tiers des 370 salariés directs de la raffinerie.
Pour les sous-traitants, qui sont 450 d'après les syndicats, 400 soit 260 équivalents temps plein d'après la direction, "un certain nombre de services seront maintenus" (cantine, nettoyage...), a assuré Michel Bénézit, directeur général du raffinage et marketing, lors d'un point presse.
"Tous les scénarios sont encore possibles" mais "il n'est pas question que la raffinerie continue à traiter du pétrole brut", a ajouté le directeur général.
Total a mis "à l'étude sa participation au projet de terminal méthanier d'EDF" à Dunkerque. Ce terminal devait démarrer en 2011 mais l'électricien public évoque une décision d'investissement justement "avant l'été 2010 pour une mise en service du terminal en 2014".
A la mi-2008, EDF évaluait le montant du projet à 1 milliard d'euros au total, et estimait qu'il devait contribuer à la création de 50 emplois directs et 100 emplois indirects.