A la Une du vendredi 6 septembre, la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre laisse la presse française dubitative. En Europe, le retour en force de Marine Le Pen inquiète, et la belle moisson de médailles pour les tricolores aux Jeux paralympiques.
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Après deux mois d'attente, la France a (enfin) un nouveau Premier ministre. Un "choix du roi" dénoncé par La Marseillaise, pour qui cela reste le choix d'un président qui ne veut pas remettre en cause sa politique. "Michel Barnier est-il l'homme de la situation?", s’interroge de son côté L’Union, sur ce nom qui n’était pas forcément le plus attendu. Pour le Courrier Picard, Michel Barnier est déjà "en sursis". Plusieurs écueils l'attendent ,: former un gouvernement, éviter la censure devant l'Assemblée nationale et, enfin, régler les dossiers les plus urgents, à commencer par celui du budget de l'Etat. Le Figaro, qui n’a pas retenu ses coups contre Emmanuel Macron salue "le choix de l’apaisement", avec cette arrivée inespérée d’un homme issu de la droite républicaine. Cette dernière applaudit, mais elle reste "prudente", tempère Le Parisien. Les ténors du parti attendent de voir si une politique de droite sera menée et non une continuité du "en même temps" macroniste.
Dans la presse de gauche, L’Humanité tire à boulets rouges et parle d’un "outrage" fait à l’encontre du verdict des urnes. Qui plus est, avec l’assentiment du Rassemblement national. C’est aussi ce qu’affiche en Une Libération : "Approuvé par Marine Le Pen". Cette dernière a laissé entendre que son groupe parlementaire ne voterait pas nécessairement la censure d’un gouvernement Barnier. Pour le quotidien, Michel Barnier n’est qu’un choix par défaut, un "plan B". Le journal, La Croix, estime que le chef de l’Etat en sort très affaibli, sans garantie de stabilité, "il sort d’un trou d’air pour entrer dans la tempête".
Si la presse européenne, de manière globale, ne remet pas en cause les compétences et les 50 ans d’expérience politique de M. Barnier, c'est son mode de nomination qui est critiqué. En Belgique, Le Soir parle du "dernier choix d’Emmanuel Macron". Tous s'inquiètent du retour en force du Rassemblement national, qui suscite l’incompréhension. Le parti à la flamme était sorti défait des législatives de juillet 2024, le voici en "faiseur de Premier ministre" comme le rappelle la presse britannique : "Que vous le vouliez ou non, l’arbitre c’est bien Mme Le Pen", écrit The Local. Vu de Suisse, Blick écrit que "dans une France en crise, Marine Le Pen gagne à tous les coups". Vu d’Espagne, les hésitations d’Emmanuel Macron à se décider ont favorisé Marine Le Pen, alors que le Rassemblement ne devait jouer qu’un rôle d’observateur au départ, selon El Pais. Moins critique, Der Spiegel veut laisser sa chance au nouveau Premier ministre et met en exergue ses compétences en matière de négociation, comme lorsqu’il était Commissaire européen. Reste à savoir si gouverner dans la tempête sera plus difficile que négocier le Brexit...
Enfin, une moisson de médailles pour la France : onze médailles, dont deux en or, aux Jeux paralympiques! L'Equipe rend hommage aux parathlètes tricolores dont le duo, champion olympique en handbike. Autre performance, la première médaille remportée en escrime fauteuil. La France par équipes a remporté le bronze contre l'Italie. On espère que ce ne sera pas la dernière!