Les chefs des services de renseignement israéliens sont actuellement au Caire pour des négociations sur un accord pour la libération des otages retenus à Gaza, a indiqué, jeudi 22 août au soir à l'AFP, Omer Dostri, porte-parole du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
David Barnea, patron du Mossad (renseignements extérieurs), et Ronen Bar, chef du Shin Bet (sécurité intérieure), sont en ce moment même au Caire, où ils "négocient pour faire progresser un accord pour (libérer) les otages", a dit Omer Dostri.
L'Égypte, les États-Unis et le Qatar mènent depuis des mois une médiation en vue de faire aboutir un accord de trêve dans la guerre à Gaza qui permettrait, entre autres, d'aboutir à un cessez-le-feu définitif et à la libération de tous les otages enlevés en Israël le 7 octobre.
Omer Dostri n'a pas précisé si Washington et Doha étaient représentés aux discussions du Caire mais, selon des médias israéliens, les Américains sont présents.
Désaccord autour du "couloir de Philadelphie"
Israël et le Hamas ne cessent de répéter qu'ils sont d'accord avec le plan présenté fin mai par le président américain, Joe Biden, - sur une suggestion israélienne.
Le Hamas accuse cependant Israël d'avoir ajouté de "nouvelles conditions", notamment sur le maintien, à l'intérieur de son territoire, de troupes israéliennes le long de la frontière entre Gaza et l'Égypte, connu comme le couloir de Philadelphie, et la liste de noms de prisonniers palestiniens susceptibles d'être libérés en échange d'otages à Gaza.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a annoncé avoir proposé un nouveau plan de compromis.
Israël l'a accepté, a assuré Antony Blinken. Mais le Hamas continue de s'en tenir à ce qu'il présente comme la version originale du plan Biden, refusant les ajouts qu'il juge être des "diktats américains". Et les autorités israéliennes n'ont, à ce jour, pas annoncé publiquement avoir approuvé la dernière mouture du plan dont parle Antony Blinken.
Benjamin Netanyahu se montre notamment inflexible sur la question du maintien de ses troupes à long terme le long du couloir de Philadelphie, ce que le Hamas refuse catégoriquement.
Le bureau du Premier ministre israélien a encore affirmé jeudi soir cette position. "Les informations selon lesquelles Israël envisage l'idée de mettre une force internationale sur le couloir Philadelphie sont fausses. Le Premier ministre Netanyahu se tient au principe qu'Israël doit contrôler le couloir de Philadelphie afin d'empêcher un réarmement du Hamas qui permettrait à ce dernier de commettre à nouveau les horreurs du 7 octobre", indique un communiqué.
L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1 199 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'armée israélienne a indiqué, jeudi, avoir trouvé des balles dans les corps de six otages qu'elle a récemment récupérés dans un tunnel à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ajoutant enquêter sur les circonstances de leur mort.
"On vit dans la peur"
Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne.
Son armée a lancé en riposte à l'attaque du 7 octobre une offensive d'envergure qui a fait au moins 40 265 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et des mineurs.
Dans la bande de Gaza, où les quelque 2,4 millions d'habitants sont confrontés à un désastre humanitaire, la Défense civile a fait état de cinq Palestiniens tués dans une frappe israélienne qui a touché leur maison à Khan Younès (sud).
Des témoins ont aussi fait état d'affrontements entre armée et combattants palestiniens dans le nord, ainsi que de frappes israéliennes dans le centre.
Après un bombardement israélien, un dense nuage de fumée noire a couvert le camp de réfugiés de Nousseirat (centre), où des habitants se sont enfuis à la hâte, traversant poussière et débris, selon des images de l'AFPTV.
"On vit dans la peur avec nos enfants, les bombardements n'arrêtent jamais", a dit à l'AFP, dans la région proche de Deir al-Balah, Tahani Abou Cherbi, qui refuse de se déplacer une nouvelle fois "malgré le danger".
Avec AFP