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Quand Tony Blair justifiait l'engagement des forces britanniques en Irak

L'ancien Premier ministre britannique s'exprime devant la commission parlementaire qui enquête sur l'engagement, en 2003, du Royaume-Uni en Irak. Le discours de Tony Blair a considérablement varié depuis... Verbatim.

Tony Blair est convoqué par une commission d'enquête parlementaire, ce vendredi, pour répondre de l'intervention militaire du Royaume-Uni aux côtés des États-Unis en Irak, en 2003. Washington et Londres affirmaient à l'époque que Bagdad détenait des armes de destruction massive.

Cette audition, qui doit durer six heures au total, est très attendue des Britanniques. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le centre de conférence de Londres où témoigne Tony Blair. Certains d'entre eux brandissent des pancartes traitant l'ex-Premier ministre de menteur. Qu'en est-il ? Retour sur quelques phrases emblématiques qu'avait prononcées le locataire du 10 Downing Street entre 2002 et 2004.

Avant le lancement de l’opération militaire "Liberté pour l’Irak"

10 avril 2002 - Chambre des communes
"Le régime de Saddam Hussein est haïssable, il développe des armes de destruction massive, et nous ne pouvons le laisser faire. Il est une menace pour son peuple, pour la région et - si on le laisse poursuivre son programme -, une menace pour nous."

24 septembre 2002 - Chambre des communes
"La commision a conclu que l’Irak possède des armes chimiques et biologiques, que Saddam a continué à les produire, qu’il a des plans militaires pour leur utilisation et qu’il peut les activer en 45 minutes."

2 octobre 2002 - Discours au Parti travailliste
"Parfois, et en présence d’un certain type de dictateur, la seule chance de paix est d’être prêt à la guerre."

25 février 2003 - Chambre des communes
"Les renseignements sont clairs : [Saddam Hussein] continue à croire que son programme d’armes de destruction massive est essentiel pour la répression à l’intérieur de son pays et à l’agression d’autres États. Les agents biologiques que nous pensons qu’il peut produire sont l’anthrax, le botulinum, la toxine, l’aflatoxin et la ricine. Autant d’armes qui mènent à des morts douloureuses."

Après le déclenchement de l'invasion de l'Irak, appelée opération "Liberté pour l’Irak", le 20 mars 2003

28 avril 2003 - Conférence de presse du Premier ministre
"Avant que les gens invoquent une absence d’armes de destruction massive, je suggère d’attendre un peu."

4 juillet 2003 - Chambre des communes
"Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas le moindre doute qu’ils trouveront, au final, les preuves de l’existence d’armes de destruction massive."

16 décembre 2003 - Discours aux forces militaires britanniques
"Le groupe de surveillance de l’Irak a déjà trouvé des preuves accablantes de l’existence d’un imposant système de laboratoires clandestins dans lesquels des scientifiques travaillent sur des missiles balistiques de longue portée."

11 janvier 2004 - Interview sur la BBC
"Je me souviens d’avoir eu des discussions avec le commandement militaire et de défense nationale, qui me disait qu’on était susceptible de trouver par ici ou par là des armes de destruction massive. On sait maintenant que rien n’a remonté à la surface, mais à l’époque la seule réponse possible était "'impossible de savoir'".

6 juin 2004 - Interview sur la BBC
"Nous savons que nous n’avons pas trouvé les armes de destruction massive. Laissons maintenant le groupe de surveillance travailler sur son rapport."

28 septembre 2004 - Discours au Parti travailliste
"Est-ce que je suis sûr d’avoir eu raison ? Un jugement n’est pas un fait. L’instinct n’est pas une science. Je suis aussi faillible que n’importe quel autre homme. Les preuves montrant que Saddam Hussein détenait des armes biologiques et chimiques - et non pas qu’il pouvait les développer - était erronées."