logo

En Grèce, le feu s'est affaibli autour d'Athènes mais la prudence reste de mise
Les pompiers grecs restent mobilisés mercredi dans la lutte contre l'incendie de forêt qui ravage depuis dimanche la banlieue d'Athènes. "Le feu n'a plus l'intensité des derniers jours, mais il reste encore quelques foyers", constatent-ils.

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

S'il n'y a plus de front actif, seulement des foyers épars, les pompiers grecs restent mobilisés mercredi 14 août. La lutte continue contre l'incendie de forêt qui a ravagé depuis dimanche la banlieue d'Athènes. Rapidement propagé par le vent, le feu a causé d'importants dégâts et contraint au déplacement de milliers de personnes. Une femme a perdu la vie.

"Le feu n'a plus l'intensité des derniers jours, mais il reste encore quelques foyers qui peuvent entraîner une reprise des feux", a expliqué à l'AFP un porte-parole des pompiers.

"Environ 530 pompiers restent mobilisés sur le terrain avec 145 véhicules et nous avons reçu de l'aide de nos collègues européens, mais ils n'ont pas encore été déployés en Attique", a-t-il ajouté.

Près de 300 pompiers, ainsi que d'autres hélicoptères, véhicules d'incendie et camions-citernes, ont été envoyés en Grèce en provenance de six pays (France, Italie, République tchèque, Roumanie, Serbie, Turquie), notamment après l'activation par la Grèce du mécanisme de la protection civile de l'Union européenne.

Plus du tiers des forêts de l'Attique ont brûlé en huit ans

Alimenté par des vents violents, le pire incendie de forêt de l'année en Grèce s'est propagé depuis dimanche sur un territoire asséché et a ravagé 10 000 hectares, détruisant d'innombrables bâtiments et véhicules.

Selon le site Meteo.gr, 37 % des forêts de l'Attique ont brûlé ces huit dernières années.

L'incendie avait démarré dimanche après-midi près de la ville historique de Marathon, à 40 km au nord-est d'Athènes, qui compte plus de 7 000 habitants et qui a dû être évacuée.

Des dizaines d'ordres d'évacuation ont été envoyés aux résidents de la région. Plusieurs stades ont été ouverts pour accueillir les déplacés.

Mardi matin, le corps d'une Moldave sexagénaire a été trouvé dans une usine calcinée, à Halandri, près d'Athènes, selon les autorités.

Des enquêteurs ont fait lundi une autopsie du terrain où a démarré le feu dans la commune de Varnavas et, selon le journal de centre-droit Kathimerini, la piste semble mener vers un poteau d'électricité défectueux.

Le maire de Halandri, Simos Roussos, a également demandé une enquête approfondie sur la mort de la ressortissante moldave qui était sur son lieu de travail lors de l'incendie.

Quelque 4,7 millions d'euros pour les communes touchées

Le chef du gouvernement, Kyriakos Mitsotakis, a interrompu ses vacances pour revenir dans la capitale dimanche.

Le ministère de l'Intérieur a décidé mardi de distribuer 4,7 millions d'euros aux huit municipalités touchées.

Environ cent maisons ont subi d'importants dégâts, d'après la protection civile. Le gouvernement a annoncé que les ménages touchés par l'incendie recevront 600 euros pour couvrir leurs premiers besoins, 6 000 euros pour réparer ou remplacer leurs équipements électroménagers. Les personnes ayant subi un handicap après une blessure lors de la catastrophe naturelle se verront pour leur part verser 4 500 euros.

Une allocation mensuelle de 300 à 500 euros est également prévue pour les personnes ayant été obligées de quitter leur logement et devant être relogées temporairement.

Des ingénieurs civils étaient mercredi sur le terrain pour évaluer les dégâts sur les bâtiments.

"Nous faisons de notre mieux"

Mais la colère gronde dans le pays qui, même s'il est frappé presque tous les étés par des incendies destructeurs, reste impréparé.

"Nous faisons de notre mieux pour nous améliorer chaque année, mais les conditions malheureusement deviennent plus difficiles", s'est défendu Kyriakos Mitsotakis après un Conseil des ministres réuni d'urgence mardi soir.

"En sous-effectifs, avec un manque de matériel et une coordination totalement inefficace, voilà la Protection civile dont Kyriakos Mitsotakis est fier, contrairement à tous les citoyens qui aiment leur patrie", a réagi le chef de l'opposition de gauche Syriza, Stefanos Kasselakis.

Le président du Parti socialiste, Nikos Androulakis, a aussi estimé que "beaucoup de choses doivent changer immédiatement dans les plans de protection civile et de protection des forêts, avec un rôle plus actif du service forestier et le recours aux pompiers saisonniers dans la prévention, même pendant les mois d'hiver."

Mardi soir, devant le Parlement, environ 200 personnes ont manifesté pour dénoncer le "crime" du gouvernement. Le risque d'incendie reste très élevé pour mercredi, notamment dans le nord de la Grèce, ont averti les pompiers.

Avec AFP

En Grèce, le feu s'est affaibli autour d'Athènes mais la prudence reste de mise