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JO 2024 : Hugues Fabrice Zango, un champion burkinabè au top dans son corps et dans sa tête
Champion du monde en titre, le triple sauteur Hugues Fabrice Zango fait figure de grand favori pour les Jeux olympiques. Trois ans après avoir décroché le bronze à Tokyo, il espère décrocher la première médaille en or de l'histoire du Burkina Faso. Particulièrement populaire dans son pays, il allie sa vie de sportif de haut niveau à son métier d'ingénieur.
JO 2024 : Hugues Fabrice Zango, un champion burkinabè au top dans son corps et dans sa tête

"C’est une grande fierté justement d’être le premier à avoir ramené une médaille pour le Burkina Faso. Je voulais ramener le plus beau métal pour mon pays et pour moi-même. Malheureusement, c’est tombé sur le bronze." Il y a trois à Tokyo, Hugues Fabrice Zango était partagé entre la fierté et la déception. Le Burkinabè avait ouvert le compteur des médailles olympiques pour son pays, mais il avait dû se contenter du bronze.

À Paris, le champion du monde en titre du triple saut ne veut pas laisser passer sa chance. Il veut une nouvelle fois entrer dans l'Histoire en devenant le premier athlète burkinabè à monter sur la plus haute marche du podium olympique. "Honnêtement, je crois en mes chances, je crois très très fortement en mes chances vu tout ce que j'ai pu parcourir, l'expérience que j'ai pu acquérir au cours de ces cinq dernières années", a ainsi confié, sur le site du CIO, le porte-drapeau de son pays lors de la cérémonie d'ouverture.

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"J'espère pouvoir exploiter tout mon potentiel justement parce que ça pourrait être mes dernières Olympiades, vu que j'ai 31 ans. Pour le moment, je vais tout donner ici et je veux pouvoir exploiter mon potentiel au maximum. Il faut que je parte de ces Jeux sans le moindre regret", a-t-il ajouté.

"L'homme est un animal qui s'adapte à ses conditions"

Fidèle à son surnom de "Jiren", un personnage du manga "Dragon Ball" incarnant le calme et la puissance, Hugues Fabrice Zango arrive à Paris en pleine sérénité. L'homme symbolise la réussite sportive et universitaire. Inscrit à l'université d'Artois à Béthune en même temps qu'au club de l'Artois Athlétisme, il n'a jamais arrêté ses études, son deuxième moteur, jusqu'à obtenir son doctorat en génie électrique en décembre 2023.

Son secret ? "Une question de méthode : apprendre à apprendre", répond-il auprès de l'AFP avec simplicité. "Il arrivait en cours toujours l'air un peu effacé, absent, mais l'œil était bien affûté", raconte son directeur de thèse et professeur en master, Jean-Philippe Lecointe, qui salue sa "capacité d'assimilation ultrarapide".

C'est précisément pour jouer sur les deux tableaux que Zango débarque dans le Pas-de-Calais en 2016, loin de tous ses repères. "Heureusement que l'homme est un animal qui s'adapte à ses conditions...", souffle-t-il.

Alimentation, climat, solitude... Le Burkinabè découvre un autre monde. "Il faisait déjà extrêmement froid pour moi, détaille-t-il. Mon premier hiver était compliqué. Je n'arrivais plus à sauter loin. C'était déprimant de se réveiller à 7 h alors qu'il faisait encore nuit. Donc j'ai vécu six mois très, très compliqués." Une fois cette phase d'adaptation passée, Hugues Fabrice Zango se construit sur sa terre d'accueil, au club de l'Artois, où il est extrêmement populaire. "C'est le club qui m'a donné ma chance de pouvoir venir, me qualifier pour les JO 2016 (...), qui m'a aidé avec différents papiers, à obtenir mon visa", souligne-t-il, éternellement redevable.

Le record du monde dans le viseur

Depuis Tokyo, le natif de Ouagadougou ne cesse de progresser. Il glane l'or mondial à Budapest en 2023, auquel il ajoute le titre mondial en salle début mars à Glasgow. Il vise aussi le record du monde du triple saut, l'un des plus difficiles à battre de l'athlétisme, établi à 18,29 m par le Britannique Jonathan Edwards en 1995.

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Comme l'explique le Comité international olympique (CIO), son ascension a été soutenue par une bourse de la Solidarité olympique pour les Jeux de Paris 2024, dispositif qui lui a permis, ainsi qu'à d'autres athlètes, d'accéder à des ressources et de pouvoir participer à des camps d'entraînement auxquels ils n'auraient pas pu avoir accès autrement.

Conscient de sa chance, Hugues Fabrice Zango essaye aussi d'aider les jeunes athlètes de son pays à travers une fondation qu'il a créée : "J'ai compris que j'avais quand même une certaine position sociale et que c'était l'occasion aussi de pouvoir donner, de pouvoir aider davantage, et c'est là que j'ai commencé à penser à cela. C'est une fondation qui va aider à promouvoir quand même le sport au niveau scolaire et aider aussi à former, trouver des partenariats pour pouvoir former des dirigeants, des cadres de clubs, des entraîneurs."

Lors de son entrée en lice lors des qualifications, mercredi 7 août au Stade de France, Hugues Fabrice Zango sera porté par tout un pays et un continent :  "J'ai eu à cœur, depuis mes premiers pas dans l'athlétisme, de vouloir faire quelque chose de grand, donc aujourd'hui, je continue avec cette naïveté de toujours vouloir repousser mes limites. C'est placer l'Afrique et montrer à la jeune génération que c'est possible de pouvoir aller chercher des performances quel que soit le domaine."

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Avec AFP

JO 2024 : Hugues Fabrice Zango, un champion burkinabè au top dans son corps et dans sa tête