La Russie et les Occidentaux se sont accordés sur un large échange prisonniers, a annoncé jeudi la présidence turque. Celui-ci concerne notamment plusieurs Américains dont le journaliste Evan Gershkovich détenu en Russie depuis 2023.
Le Kremlin et les Occidentaux se sont accordés sur un grand échange de prisonniers, dont la libération de plusieurs Américains comme le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich détenu en Russie depuis 2023.
Cet accord, qui semble être l'un des plus importants depuis la Guerre froide, prévoit également la libération de l'ex-Marine Paul Whelan, selon CNN, tandis qu'ABC rapporte que d'autres pays occidentaux sont impliqués dans cet échange.
Depuis plusieurs jours, les spéculations allaient bon train sur un accord imminent, après que plusieurs prisonniers détenus en Russie ont disparu de leurs colonies pénitentiaires, un phénomène inhabituel.
C'est le premier échange entre Moscou et les Occidentaux depuis la libération en décembre 2022 de la joueuse américaine de basket Brittney Griner détenue en Russie pour une affaire de stupéfiants contre celle du célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, emprisonné aux États-Unis.
Un précédent échange en 2010 avait vu la libération de 14 espions, dont les Russes Anna Chapman condamnée aux États-Unis et Sergueï Skripal, agent double emprisonné en Russie.
De grands échanges impliquant autant de personnes n'avaient pas eu lieu depuis ceux des années 1985 et 1986, pendant les dernières années de la Guerre froide.
L'ONG Reporters sans frontières s'est dite jeudi "immensément soulagée" de la libération du journaliste américain Evan Gershkovich.
"Nous sommes immensément soulagés d'apprendre que le calvaire d'Evan Gershkovich, qui a duré 16 mois, devrait enfin prendre fin. Nous attendons avec impatience des nouvelles de son retour sain et sauf aux États-Unis", a déclaré Rebecca Vincent, directrice des campagnes de RSF dans un communiqué transmis à l'AFP, ajoutant que l'ONG reste "profondément préoccupée par le maintien en détention de plus de 40 autres journalistes en Russie", dont la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva.
Evan Gershkovich, journaliste américain
Les États-Unis ont fait pression sur Moscou pour obtenir la libération du journaliste du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, condamné le 19 juillet en Russie à 16 ans de prison à l'issue d'un procès expéditif pour "espionnage", une accusation jamais étayée.
Le journaliste, sa famille, ses proches ainsi que la Maison Blanche n'ont eu de cesse de dénoncer une affaire montée de toutes pièces. Evan Gershkovich, 32 ans, avait été arrêté fin mars 2023, alors qu'il était en reportage à Ekaterinbourg (Oural).
Après sa condamnation, le président américain Joe Biden avait assuré que les États-Unis continuaient d'œuvrer "d'arrache-pied" pour obtenir sa libération.
Evan Gershkovich "a été pris pour cible par les autorités russes parce qu'il est journaliste et Américain", avait alors dénoncé Joe Biden.
Washington a également travaillé en coulisses pour obtenir la libération d'un autre de ses ressortissants, l'ex-Marine Paul Whelan, âgé de 54 ans et qui a également les nationalités britannique, irlandaise et canadienne.
Ce dernier est emprisonné en Russie depuis décembre 2018 pour "espionnage", des accusations qu'il rejette.
Avec AFP