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Publié le : 29/07/2024 - 06:46

A la Une de la presse, ce lundi 29 juillet, la décision de la France de reconnaître "morts pour la France" six tirailleurs africains, tués au Sénégal en 1944, sur ordre  de l'armée française. Et la première moisson de médailles françaises aux Jeux olympiques de Paris, qui semblent finalement susciter l’enthousiasme dans l’Hexagone.

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A la Une de la presse, la décision de la France de reconnaître "morts pour la France" six tirailleurs africains, tués au Sénégal en 1944, sur ordre de l'armée française. Le Monde annonce "un pas" vers la reconnaissance du massacre de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, au cours duquel des dizaines de tirailleurs africains – 35 selon les autorités militaires, dix fois plus selon plusieurs historiens - avaient été exécutés le 1er décembre 1944. Pendant des décennies, l’armée française a défendu la thèse d’une "riposte" à une "mutinerie" de rebelles "lourdement armés", alors qu’il s’agissait, en réalité, de la répression sanglante d’une manifestation de soldats réclamant le paiement de leur salaire et de leur prime de démobilisation. L’historien Martin Mourre évoque un "pas important après des décennies de mensonges face à un crime d’Etat", mais estime que la démarche française reste "ambiguë" car seuls six soldats ont été distingués, alors qu’il en existe "au moins une dizaine d’autres qui pourraient prétendre à une reconnaissance", selon lui. Le chercheur souligne aussi "l’inadéquation de l’expression "Mort pour la France", pour des hommes tués par la puissance coloniale"...

Le Pays, de son côté, salue "un geste qui apaise les douleurs" et se demande si Emmanuel Macron, "avec sa ligne mémorielle parviendra à dégager les épais nuages qui assombrissent les relations entre la France et certaines de ses ex-colonies". Le journal burkinabé dit qu’il va "attendre de voir" ce qu’il en sera. Pour Ousmane Sonko, c’est tout vu : "La France doit revoir ses méthodes (et) ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d'Africains assassinés après avoir contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent", dénonce le Premier ministre sénégalais dans une tribune publiée par Seneplus. Ousmane Sonko, qui s’interroge, de son côté, sur les raisons de "cette subite "prise de conscience", alors que le Sénégal s’apprête à donner un nouveau sens à ce douloureux souvenir avec la célébration du 80e anniversaire (du massacre de Thiaroye) cette année". Seneplus, qui relaie, également, les critiques de l’opposant Thierno Alassane Sall sur la visite à Paris du président Bassirou Diomaye Faye, pour l’ouverture des JO : "Ils nous avaient promis la rupture de l’allégeance à la France, c’est bien parti", ironise-t-il. L’ancien ministre de Macky Sall dénonce, au passage, des Jeux incarnant, selon lui, "l’arrogance de l’Occident imposant au monde sa vision unilatérale de la civilisation", "en excluant la Russie pour sa guerre en Ukraine tout en accueillant à bras ouverts Israël, soupçonné de génocide par le Procureur de la CPI", et en interdisant "à certaines athlètes de porter le hijab, au mépris de la liberté de religion, tout en cautionnant des représentations blasphématoires lors de la cérémonie d’ouverture".

Loin des polémiques, les athlètes français récoltent leurs premières médailles. Mention spéciale au "roi" toulousain Léon Marchand, qui a écrasé le 400 m quatre nages et décroché sa première médaille d’or olympique – "et peut-être pas la dernière", espère La Dépêche du Midi, quotidien local. Léon Marchand, qui partage la Une de L’Equipe avec une autre médaillée d’or française, la vététiste Pauline Ferrand-Prévôt - deux "ors catégories", "après avoir écrasé toute forme de concurrence", d’après le quotidien sportif.

Les JO de Paris semblent avoir finalement déjà conquis le public français. Outre l’enthousiasme suscité par les premières médailles tricolores, une immense majorité de Français, 85% dit avoir été séduite par la cérémonie d’ouverture, selon un sondage. Bref, les Français se sont "pris aux jeux", d’après Libération. Si le journal relève qu’il est "encore trop tôt pour jurer que cet engouement durera jusqu’au bout, encore moins qu’il en restera quelque chose d’autre qu’un enthousiasme estival", il se réjouit, tout de même, de ce que "ces débuts de JO aient le parfum d’un événement historique", ce qui "ne fera de mal à personne", selon lui. Même son de cloche du côté du Parisien/Aujourd’hui en France, qui cite Charles Trenet: "Y’a d’la joie!". "On nous prédisait le pire : chaos sécuritaire, métros paralysés. Paris devait être "un enfer sur Terre". Il n’en est rien. Le spectacle vient tout juste de commencer et les grincheux ravalent déjà leur bile", s’amuse le journal, qui tente - difficilement - de tempérer ses ardeurs : "Restons lucides, le chemin est encore long. Mais de là où nous sommes, Paris 2024 tient toutes ses promesses. La magie opère". Jusqu’ici, tout va bien…

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