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Aux JO de Paris, les basketteurs sud-soudanais veulent offrir une "lueur d'espoir" à leur pays
Les basketteurs du Soudan du Sud participent pour la première fois aux Jeux olympiques et écrivent une nouvelle page de l’histoire de leur nation, marquée par les conflits depuis son indépendance en 2011.
Aux JO de Paris, les basketteurs sud-soudanais veulent offrir une "lueur d'espoir" à leur pays

Un rêve olympique pour un pays dévasté par la guerre. Les basketteurs du Soudan du Sud, qualifiés pour leurs premiers Jeux olympiques, affrontent dimanche 28 juillet le Porto Rico au stade Pierre-Mauroy, à Lille. Une occasion pour l'équipe des Bright Stars ("étoiles brillantes", en français) d'écrire une nouvelle page de l'histoire de leur jeune nation, meurtrie par les conflits.

Ils sont dispersés aux quatre coins du monde – Australie, Canada, États-Unis – et certains sont nés dans un camp de réfugiés... Ces jeunes basketteurs portent haut les couleurs du Soudan du Sud, un pays né après eux alors que leurs parents avaient fui le conflit au Soudan (1983-2005) qui a mené à l'indépendance du Sud.

Depuis son indépendance, le Soudan du Sud a connu une guerre civile (2013-2018), dont les massacres et exactions à caractère ethnique ont laissé un bilan humain catastrophique : 400 000 morts, des millions de déplacés et un pays ravagé par les violences politico-ethniques. Le plus jeune pays du monde souffre aussi d’une grave crise économique et de corruption, auxquelles viennent régulièrement s'ajouter des calamités naturelles (inondations, sécheresse...).

"Apporter de l'optimisme au pays"

"Chaque fois qu'on met ce maillot, on sait qu'on ne joue pas seulement pour nous-mêmes, mais qu'il y a toute une nation, un pays derrière nous qui nous considère comme une lueur d'espoir, pour changer le regard des gens et apporter de l'optimisme au pays", souligne le capitaine Kuany Kuany dans un entretien à l'AFP accordé durant la préparation olympique dans la capitale rwandaise, Kigali.

"Il y a eu beaucoup de choses dans le passé, beaucoup de guerres, d'obscurité, mais il y a de la lumière pour l'avenir. Notre surnom est les 'Bright Stars' et représenter notre pays dans cette lumière, montrer que nous sommes tous unis est très important, bien plus que le basket", explique pour sa part l'ailier fort Wenyen Gabriel.

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Leur première participation à la Coupe du monde en août a suscité la ferveur au pays, où la vie s'arrêtait pour chacun de leurs matches. Leur parcours (trois victoires en cinq matches) leur a ouvert la porte des Jeux olympiques, que seuls cinq athlètes ont jusqu'à présent disputé sous la bannière du Soudan du Sud.

Cette compétition a été une révélation, tant pour le monde que pour eux-mêmes : "C'était la première fois que nous jouions contre des équipes non africaines. Cela nous a montré que nous étions vraiment au niveau", avance Kuany Kuany.

Lors de leur dernier match de préparation, le 20 juillet, ils ont livré une vraie bataille face aux États-Unis, s'inclinant d'un seul petit point (101-100).

"Je m'attends à de la folie"

En l'espace de quatre ans seulement, ils sont passés des championnats continentaux les plus modestes à la plus grande scène internationale. Pendant les premiers entraînements, "on s'entraîne dehors, avec des aigles qui volent au-dessus de nos têtes, il y a de l'eau sur le terrain, le terrain n'est pas plat, sous une chaleur énorme", se souvient l'entraîneur américain Royal Ivey, arrivé en 2021. "Quand j'ai pris le poste, on n'avait pas d'attente particulière, pas d'objectif", souligne-t-il.

C’est sous l’impulsion de Luol Deng, légende du basket et ardent défenseur de sa patrie, que le Soudan du Sud a réalisé l'exploit. Arrivé à la tête de la fédération en 2019, l'ancien joueur des Chicago Bulls a mis son expérience, son réseau et ses finances au service de son pays, rassemblant des joueurs talentueux comme Carlik Jones et Wenyen Gabriel, passés par la NBA, ou le prometteur Khaman Maluach, 17 ans seulement, pour former un collectif soudé.

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"Nous jouons au basket, mais c'est plus que du basket", confie Royal Ivey, pour qui leur mission "est d'unir le pays, de le rassembler et de l'aider à guérir".

Très attachée à son équipe, la diaspora sud-soudanaise sera d'ailleurs massivement présente à Lille pour encourager les Bright Stars. "Je m'attends à de la folie", s'enthousiasme Wenyen Gabriel, qui pourra compter sur le soutien de 13 membres de sa famille venus en France pour l’occasion. "Nous sommes un peuple très fier. Je suis sûr qu'ils vont remplir les tribunes, vous allez les entendre, c'est sûr."

Avec AFP