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Le tribunal correctionnel de Paris rend son jugement dans l'affaire Clearstream

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin sera fixé sur son sort ce jeudi. Le tribunal de Paris doit déterminer s'il est impliqué dans l'affaire Clearstream, qui visait à empêcher Nicolas Sarkozy d'accéder à l'Élysée.

AFP - Trois mois après un procès aussi complexe que sensible, Dominique de Villepin sera fixé jeudi sur son sort judiciaire dans l'affaire Clearstream, une décision clef pour l'avenir politique de l'ancien Premier ministre, attendue aussi par Nicolas Sarkozy, partie civile.

Ironie du sort, c'est le jour de l'anniversaire du chef de l'Etat, qui a 55 ans jeudi, que sera tranchée cette mystérieuse affaire, avec la lecture du jugement à partir de 10H30.

Concrètement, le tribunal correctionnel de Paris va devoir déterminer si Dominique de Villepin a trempé dans cette vaste histoire de manipulation au cours de laquelle les noms de plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés sur des listings bancaires, afin de faire croire qu'ils détenaient des comptes occultes à l'étranger.

Poursuivi pour "complicité de dénonciation calomnieuse", l'ancien Premier ministre ne sera pas seul sur le banc des prévenus.

Ecouteront également avec attention l'énoncé du jugement l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, le mathématicien Imad Lahoud, le journaliste Denis Robert et l'ancien auditeur Florian Bourges.

Une des plus grosses difficultés pour le tribunal, présidé par Dominique Pauthe, sera de déterminer quels étaient les rôles respectifs de Lahoud et Gergorin et de dire qui des deux a entraîné l'autre dans sa folle aventure.

Alors que l'affluence médiatique s'annonce exceptionnelle, Dominique de Villepin a dit mardi attendre cette décision "avec la sérénité de celui qui n'a rien à se reprocher".

Il encourt pourtant gros, car s'il est reconnu coupable, il peut être déchu de ses droits civiques et devenir inéligible. Or depuis quelques mois, l'ancien Premier ministre ne cache plus ses ambitions présidentielles pour l'élection de 2012.

Pour le ministère public, l'ancien diplomate est coupable d'avoir fermé les yeux, alors qu'il savait que les fichiers étaient des faux. Le parquet considère qu'il aurait pu tout stopper, mais qu'il a choisi de ne pas le faire, trop heureux de gêner Nicolas Sarkozy alors en pleine course vers l'Elysée.

Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a requis contre lui 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende, mais pas son inéligibilité.