Environ soixante corps ont été découverts sous les décombres de bâtiments à Choujaïya, un quartier de Gaza d'où l'armée israélienne a annoncé s'être retirée mercredi soir après deux semaines d'offensive militaire, a indiqué jeudi 11 juillet la Défense civile de la bande de Gaza.
"Lorsque les forces d'occupation israéliennes se sont retirées du quartier de Choujaïya, les équipes de la Défense civile, avec l'aide des habitants, ont réussi à retrouver environ soixante martyrs à ce stade", a affirmé dans un communiqué le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal.
Ces personnes ont été exhumées des décombres dans ce quartier est de Gaza-ville, devenu une "zone de désastre", selon lui. Désormais, "85 % des immeubles (du quartier) sont inhabitables", a-t-il déclaré, sans compter la totalité des infrastructures qui ont été "démolies".
Mercredi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir "achevé" ses opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, dans l'est de la ville de Gaza, qui ont permis le démantèlement de "huit tunnels" et l'élimination de "dizaines de terroristes", selon un communiqué.
L'armée a appelé mercredi tous les habitants à évacuer – quelque 300 000 à 350 000 personnes, selon l'ONU. Dans des tracts, elle a averti que la ville, où elle avait annoncé début janvier avoir "achevé le démantèlement de la structure militaire" du Hamas, restait "une dangereuse zone de combat".
"Destruction immense" à Choujaïya
Jeudi, des habitants commençaient à regagner les ruines du quartier de Choujaïya, selon l'AFPTV. Parmi eux, Mohamad Nairi dit s'être retrouvé face à une "destruction immense" dépassant "tout ce qu'on pourrait décrire".
L'armée israélienne a aussi indiqué poursuivre ses opérations dans la région de Rafah (sud) frontalière avec l'Égypte, affirmant que ses troupes avaient "éliminé des dizaines de terroristes", dont Hassan Abou Kouik, décrit comme un des chefs de la sécurité opérationnelle des forces de sécurité interne du Hamas ayant "mené de nombreuses attaques terroristes" contre Israël.
Quatre morts, dont un enfant, ont été transportés à l'hôpital Nasser de Rafah après des raids israéliens sur le quartier de Tal al-Sultan, dans l'ouest de la ville, selon la direction de l'établissement.
Dans le centre de la bande de Gaza, quatre personnes ont également été tuées dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Nousseirat, selon le ministère de la Santé du Hamas.
La situation dans le territoire assiégé est désastreuse : l'aide humanitaire est en attente du côté palestinien du point de contrôle de Kerem Shalom (sud). Les Nations unies et Israël se rejettent la responsabilité du blocage des distributions.
Samantha Power, administratrice de l'agence américaine de développement (USAID), est arrivée jeudi en Israël pour plaider en faveur d'une augmentation du flux humanitaire.
Délégation en route vers le Caire
Sur le plan diplomatique, les médiateurs ont relancé leurs efforts pour avancer vers un cessez-le-feu. Le Hamas a annoncé dimanche une concession, disant accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il avait jusqu'à présent toujours réclamé.
Jeudi, une délégation israélienne doit se rendre jeudi au Caire pour poursuivre les pourparlers, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Une délégation dirigée par le chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure), ainsi que des représentants des FDI (Forces de défense israéliennes), devraient partir pour Le Caire ce soir afin de poursuivre les négociations", a indiqué le communiqué, ajoutant que Benjamin Netanyahu avait rencontré tout au long de la journée les négociateurs qui étaient rentrés de Doha.
Benjamin Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas – considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne – et la libération de tous les otages.
Un responsable du mouvement islamiste palestinien, Hossam Badran, a toutefois déclaré à l'AFP que l'"intensification" des "massacres" israéliens dans la bande de Gaza ces derniers jours avait pour effet de renforcer les exigences du mouvement islamiste.
Sur un autre front, Israël a affirmé avoir intercepté jeudi plusieurs drones en provenance du Liban, à sa frontière nord, théâtre d'échange de tirs récurrents entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas.
Avec AFP