"Mais qu'est ce qui t'a pris ? D'aller gagner à Rimini ?" Sur la première étape du Tour de France, Romain Bardet a rendu hommage au héros local Marco Pantani en piratant la course. D'une banderille plantée à 52 km de l'arrivée, il s'est offert l'étape et le premier maillot jaune de sa carrière.
Une belle récompense pour un cycliste qui aura longtemps dédié sa carrière au Tour de France. Malgré deux podiums (2016, 2017), il n'avait jamais revêtu la tunique jaune. Une erreur de l'histoire désormais réparée.
Un Grand départ spectaculaire
Ce Grand départ du Tour de France en Italie aura tenu toutes ses promesses en termes de spectacle et d'émotion. Sous le soleil de plomb de l'été toscan, les coureurs ont d'abord effectué un long défilé d'une quarantaine de minutes dans les rues de la cité des Medicis avec en point d'orgue une traversée du Ponte Vecchio.
Un antipasti gouleyant avant un repas plus copieux à base de sept ascensions répertoriés et 3 600 mètres de dénivelé positif, un record pour une première étape du Tour, . Un profil qui aura vite faite des dégâts et notamment pour Mark Cavendish. Le sprinteur de 39 ans, en quête d'une 35e victoire sur le Tour pour battre le record d'Eddy Merckx, a très vite été lâché dès que la pente s'élevait et s'est battu toute la journée avec l'aide de ses partenaires pour rester dans les délais.
Mais avec un départ à Florence et une arrivée à Rimini, le Tour de France souhaitait surtout honorer ses héros italiens. À la sortie de la cité toscane, l'étape a visité Ponte a Ema, ville natale de Gino Bartali. Mais si le Campissimo n'a pas été oublié, les Italiens ont surtout rendu hommage sur les bords de la route à l'enfant chéri de l'Emilie-Romagne, Marco Pantani, retrouvé mort d'une overdose en 2004 à Rimini. Banderoles, photos, bandana de Pirate... "Pantani vive" (Pantani vit) toujours dans le coeur des Transalpins. Un belle hommage lui ait d'ailleurs rendu sur la côte Barbotto sous forme d'un virage Pantani.
Beaucoup de favoris déjà en difficulté
Dans l'étape, les premiers héros s'appellent Mohoric, Izaguirre, Van den Broek, Madouas, Champoussin, Dujardin et Vercher, bientôt rejoints par Abrahamsen et Gibbons. Les neuf ont constitué la première échappée du Tour. Une fugue qui s'est amoindrie à mesure des kilomètres et des côtes et qui a finalement été victime de l'offensive de Romain Bardet, portée à 50 km de l'arrivée en coordination avec son coéquipier Van den Broek à partir de la côte de San Leo.
Derrière le Français bien décidé à marquer les esprits pour son dernier Tour de France, la poursuite s'organise et un mano-a-mano commence. Le suspens tient juste à la ligne et Bardet et son coéquipier s'imposent avec seulement quelques mètres d'avance sur le peloton, réglée par Wout van Aert.