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Accepter Gérer mes choixLe cauchemar continue pour la Franco-Turque Pinar Selek. "Le gouvernement turc poursuit son acharnement contre moi et franchit une étape en s'attaquant maintenant à mes activités universitaires ici (en France)", a-t-elle réagi auprès de France 24 depuis Lyon. Le procès à Istanbul de cette sociologue et écrivaine réfugiée en France, poursuivie depuis 26 ans en Turquie pour "terrorisme" malgré quatre acquittements, a été renvoyé au 7 février 2025.
Bahri Bayram Belen, un des avocats de la défense, a affirmé au cours d'une brève audience vendredi que de "faux" documents avaient été ajoutés au dossier, jugeant que "certaines institutions administratives tentent d'influencer le pouvoir judiciaire".
Selon ses défenseurs, la nouvelle pièce ajoutée récemment au dossier "prétend qu'un événement scientifique auquel Pinar a participé en France aurait été organisé par 'l'organisation terroriste PKK'".
"C'est non seulement faux, mais diffamatoire envers les institutions d'enseignement supérieur et de recherche françaises", s'insurge la coordination des collectifs de solidarité, qui dénonce une "manipulation aussi grossière que scandaleuse".
"Le gouvernement turc poursuit son acharnement contre moi et franchit une étape en s'attaquant maintenant à mes activités universitaires ici (en France)", a réagi Pinar Selek auprès de France 24 depuis Lyon.
Âgée de 52 ans, Pinar Selek avait été arrêtée en Turquie en 1998 pour ses travaux sur la communauté kurde, avant d'être accusée d'être liée à une explosion qui venait de faire sept morts au bazar aux épices d'Istanbul.
Une expertise a montré que le drame était dû à l'explosion accidentelle d'une bouteille de gaz mais les poursuites n'ont pas cessé, malgré quatre acquittements – en 2006, 2008, 2011 et 2014.
La sociologue, qui enseigne désormais à l'université à Nice (Alpes-Maritimes), a suivi son procès à distance, depuis l'hôtel de ville de Lyon, invitée par la municipalité dont elle est citoyenne d'honneur.
Environ 200 personnes sont venues la soutenir au travers de prises de parole et de performances artistiques.
"C'est un procès kafkaïen"
Libérée fin 2000, Pinar Selek est un temps restée se battre en Turquie, avant que des menaces ayant suivi la publication d'un ouvrage ne la poussent à l'exil.
"C'est un procès kafkaïen. Je suis face à l'irrationalité, et après 26 ans, je refuse de m'y habituer", avait-elle déclaré cette semaine à l'AFP. La sociologue est visée par un mandat d'arrêt international qui limite ses possibilités de déplacements.
Avec AFP